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éjà quatorze volumes que Mortelle Adèle martyrise ses parents, son chat, le gentil Geoffrey et ses copines. Les gens sont bêtes et n'ont pas compris que c’est elle et personne d’autre qui a raison, tout le temps. C’est pourtant simple à comprendre, non ?
La mécanique des gags de cette amusante série a de quoi rassembler tous les suffrages. Les plus jeunes se gorgent des situations au premier degré, tandis que les plus âgés s’amusent (et envient certainement) du ton général et des répliques cinglantes que multiplie la fillette. Un peu comme peut le faire un Gardfield, Adèle joue le rôle de soupape face au politiquement correct qui balise la vie sociale. Elle se permet d’être totalement égocentrique et l’assume sans aucune arrière-pensée. Si vous n’êtes pas content, c’est le même prix !
Les grincheux diront peut-être que cette cousine éloignée de Titeuf et du Petit Spirou abuse un peu trop du décalage entre kawaï et mauvais goût. Certes, mais c’est exactement ce qui est au cœur de ses innombrables vengeances gratuites. En bonne anti-héroïne qui se respecte, la créature créée par Mr Tan et Diane Le Feyer n’hésite jamais à mettre les pieds dans le plat pour le plus grand plaisir des lecteurs. Pas de doute, parfois ça fait du bien de se laisser aller sans retenue.