Résumé: Après son ultime défaite à Waterloo, Napoléon Bonaparte est exilé à Sainte-Hélène avec ses derniers compagnons. Pour tromper l'ennui, son ami fidèle Las Cases lui suggère d'écrire ses mémoires. Mémoires où la frontière entre réalité et imagination est plutôt ténue car cette dernière s'avère bien fertile dès qu'il est question de dragons ou de remplacer les boulets par des soldats dans les canons.
S
ainte-Hélène, quelque part entre 1815 et 1821. Battu à Waterloo et condamné à l’exil par les Anglais, Napoléon commence à s’ennuyer ferme sur son bout de rocher. Faire des tours pendables au gouverneur Howe et à ses geôliers britanniques, ça va un moment. Pour lui changer les idées, son fidèle Las Cases lui propose d’écrire ses mémoires. La postérité doit connaître une telle destinée ! Pourquoi pas, ça fera passer le temps. Et puis, ça tombe bien, des anecdotes croustillantes, l'ex-empereur, il en a plein son giron. Commençons par l’affrontement avec ce dragon croisé lors de la campagne d’Égypte...
Après une Salade César antique apprêtée à la sauce absurde, Karibou et Josselin Duparcmeur remettent le couvert avec Bonaparte dans Waterlose. Un consul en chasse un autre, mais la recette reste à peu près la même. Un fil narratif suivant la vie du Petit Caporal, une avalanche de blagues décalées pour les rires, l’inévitable running gag pour la cohésion et, quand même, un réel fond historique tiré des meilleurs manuels scolaires, l’affaire est au point. Une tendance prononcée aux bavardages se fait néanmoins remarquer au détriment de l’aspect purement visuel. Autre petit bémol, la succession de ces historiettes en une planche se montre moins fluide et naturelle que dans le tome mettant en vedette Jules C. L’humour et les chutes percutantes sont bien là, mais leur développement et leur enchaînement se montrent simplement plus poussifs.
Graphiquement, à part le choix du rose à la place du bleu comme ton dominant, Josselin Duparcmeur n’a pas changé de style malgré le saut dans le temps. Le trait réaliste tirant vers le minimaliste façon Fabacaro période Open Bar (collection Pataquès oblige) est parfaitement maîtrisé. Les différentes caricatures du dictateur déchu sont immédiatement reconnaissables. Mieux encore, le dessinateur arrive à imposer sa patte personnelle à cette silhouette si souvent reprise et pastichée.
Album cent pour cent rigolade nourri par le plus mauvais esprit d’avant l’Entente cordiale, Waterlose est une lecture hilarante bourrée de clins d’œil et de références tous plus amusants les uns que les autres.
Les avis
duncan89
Le 30/12/2023 à 11:47:39
Intrigué par la couverture et le titre je me suis laissé tenté par la lecture de cette bd. Je m'attendais à un ouvrage plein d'humour avec des touches historique sur Napoléon. Que nenni on apprend strictement rien sur ce personnage historique, ni sur le contexte. Tourner en ridicule Napoléon et son pseudo génie stratégique ça me dérange pas mais la en faire un débile profond qui s'amuse à chevaucher des canons pour en faire un prolongement de son sexe...
Donc l'humour est vraiment bas de plafond, tout tombe à plat et ce n'est absolument pas didactique.
Le dessin est correct dans l'ensemble (même si Duparcmeur ne semble pas savoir ou vouloir dessiner les yeux) c'est ce qui sauve la lecture du zéro pointé...
Je ferais l'impasse sur salade césar et sur troie zéro.
Erik67
Le 07/02/2023 à 07:18:51
Waterlose met en scène la période de captivité de l'Empereur Napoléon totalement déchu. Il s'agit de petits sketches par planches qui s'enchaînent sur sa petite personne. Il faut dire qu'il s'ennuie ferme à Sainte-Hélène. On sait que cette île lui sera fatale.
Mais bon, peut-on réellement s'apitoyer sur son sort ? La plupart des dictateurs connaissent des fins tragiques. Certes, ce fut un grand homme de par l'Histoire faite de conquêtes. Il va mettre ce temps à profit pour raconter ses mémoires à son fidèle Las Cases qui deviendra son biographe.
On reviendra en effet sur son passé avec les différentes étapes de sa vie comme la campagne d'Egypte, l’attentat du 24 décembre 1800, son couronnement, la défaite de Trafalgar, la victoire d'Austerlitz, la campagne de Russie, sa première abdication en 1814, l'exil sur l'île d'Elbe, son retour à Versailles et enfin la fameuse bataille de Waterloo. Le tout est sur un mode comique.
L'humour était un peu trop spécial à mon goût. Je comprends la démarche mais l'effet n'est pas présent. Certes, c'est assez décalé en prenant par exemple des dialogues assez contemporains hors du contexte historique de l'époque. Trop de dérision peut tuer le sujet.
Par ailleurs, j'ai trouvé le dessin assez statique et minimaliste avec un réel manque d'expressivité des personnages présents. Il est vrai que cela ressemble à du Fabcaro dans le dessin totalement figé mais cela ne produit pas le même ressort comique.
Bref, je n'ai pas été convaincu par cet album parodique. Est-ce grave docteur ? Oh que non ! On passe à autre chose. Le monde de la BD est si vaste...