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i>Après un long et sanglant conflit mondial, l'humanité parvint enfin à faire la paix, pour la première fois de son histoire… Jusqu'à ce que les "impulsions" apparaissent. Ces parasites psychiques se déchaînent à travers le monde transformant ceux qu'ils contrôlent en créatures monstrueuses. Nul ne sait s'ils viennent d'apparaître ou s'ils ont toujours vécu parmi nous, mais une chose est sûre : ils doivent être stoppés, à n'importe quel prix. Une mission qui revient à l'unité de soldats d'élite baptisée Phobia.
L'adaptation de manga bat son plein en cette période de production intense dans la bande dessinée. C'est tout naturellement donc que le manhwa (bd originaire de Corée) commence à faire son apparition en Europe.
Megacity 909 débute sur un drame moyenâgeux sans rapport apparent avec la couverture résolument SF montrant deux belles créatures aux formes avantageuses. Cette introduction donne des pistes sur la situation de chaos rencontré par les soldats de Phobia tout au long de cet album. Ce futur dépeint n'y est pas rose et quand en plus les forces occultes s'en mêlent…
Voilà ce qui arrive lorsque l'on a une société trop propre sur elle et que l'on ne maîtrise pas tous les éléments, ceux-ci profitent d'une faille du système et se déchaînent. Plus rien n'est contrôlable et seuls des "héros" hors du commun peuvent réagir efficacement. Une gangrène ronge le monde ? Un virus ? Du classique métaphorique de maux qui mettent à mal notre monde actuel. Classique ? Oui, mais il n'est jamais inutile de pointer du doigt les conséquences d'actes d'apprentis sorciers que nous sommes, l'évocation du drame du 11 septembre par une représentation de Manhattan en flamme se veut en être une parfaite illustration. On teste, on teste et voilà une vision des éventuelles retombées même si le fantastique reste très présent.
Si le sujet est bien maîtrisé, la qualité du traitement graphique reste largement perfectible. Alternant des décors très travaillés et des personnages aux proportions aléatoires en superposition (c'est en tous cas l'impression que cela donne), le rendu devient un mix de deux univers qui s'entrechoquent. Cet arrière plan figé et les personnages mobiles font immédiatement penser à certains dessins animés produits à la hâte avec des équipes différentes et non coordonnées ou à la production de certains "studios bd" aujourd'hui (Jotim par exemple pour La compagnie des glaces). Cinq tomes sont parus aux USA, espérons que ce défaut se gommera au fil des albums.
Si vous aimez le fantastique et êtes prêts à passer outre un dessin parfois approximatif, laissez vous tenter.