Résumé: De retour d'une virée chez les humains, quelques Schtroumpfs reviennent avec une idée complètement saugrenue, inspirée fortement par la bêtise des hommes. Et cette fois-ci, l'exception n'est pas encore de mise. Trois Schtroumpfs ont assisté à un tournoi organisé par un comte dévoré par la passion du jeu, et de retour chez eux, ils commencent à communiquer cette passion à tous les Schtroumpfs. Ce qui n'était qu'un loisir devient vite dangereux, les Schtroumpfs pariant sur tout et n'importe quoi, et certains d'entre eux en viennent vite à accumuler maintes choses inutiles, tandis que d'autres se retrouvent démunis. Bientôt plus rien ne va plus au village, et le grand Schtroumpf s'en aperçoit assez vite. Il décide donc d'interdire les jeux à mises et les paris, mais c'est peine perdue, car des tripots clandestins se créent assez vite... Mais voilà que le comte passionné de jeu se met en tête de déboiser la forêt pour y installer un parc dédié aux jeux et aux joutes... Il faut réagir !
L
es Schtroumpfs font partie de ces séries qui sont tellement implantées dans l'imaginaire que plus que les histoires elles-mêmes, c’est l’univers créé par Peyo qui compte. D’ailleurs il suffit de faire le test : hormis deux ou trois albums mythiques (le schtroumpfissime, la schtroumpfette…), essayez de citer un titre d’album ou d’en décrire l’histoire… Et pourtant chacun a l’impression de connaître par cœur les aventures des petits hommes bleus. De ce fait, la parution d’un nouvel album n’apparaît pas forcément comme un événement, on pourrait facilement avoir l’impression de l’avoir lu dix ans auparavant !
Il est vrai que la continuité est un point fort de la série, et ce dernier album paru 47 ans après le premier (la flûte à 6 schtroumpfs, une aventure de Johan et Pirlouit) lui ressemble fidèlement. D’ailleurs depuis la disparition de Peyo, le flambeau a été si discrètement repris par ses successeurs (dont Thierry Culliford au scénario, le fils de Peyo) que leur nom n’apparaît qu’en page de garde. Et sans le crier sur tous les toits, il s'agit peut-être de l’une des meilleures reprises finalement.
Le plaisir de retrouver le schtroumf à lunettes, le schtroumpf bricoleur, le grand schtroumpf, et toujours Gargamel et Azrael reste donc intact. Ici, ils sont aux prises avec le démon du jeu, malencontreusement ramené d’une visite chez les hommes. C’est typiquement le thème idéal pour faire ressortir nos traditionnels petits travers via le prisme de cet univers parallèle. La recette est archi-connue, c’est d’ailleurs quasiment la seule des Schtroumpfs. Et elle fonctionne toujours aussi bien. Mais ce succès est aussi le résultat d’un travail immense. Aujourd'hui disparu, on sent encore l’emprise de Peyo dans le souci du détail, dans des dialogues justes, dans un trait précis et épuré qui séduit les plus jeunes lecteurs.
Ils ont beau être bientôt cinquantenaires, les Schtroumpfs conservent tout leur allant. Pour passer un bon moment quand on est jeune et même moins jeune, rien de tel qu’un de leurs albums. Celui-ci ne fait pas exception.