N
é de l'union peu orthodoxe d'une nonne et du corps sans vie de l'officier de La Barre, torturé pour blasphème, Denis ne pouvait être un petit garçon comme les autres. La tête séparée du corps depuis la naissance, il sera l'objet de bien des convoitises une fois échappé du cloître qui le vit grandir durant ses 14 premières années.
Tour à tour considéré comme monstre, curiosité ou source de profit, Denis a bien l'intention de faire payer aux hommes leur avidité et surtout de réhabiliter l'honneur de son père, assassiné par l'Eglise.
Si le premier tome de Petit Miracle se lisait distraitement, sans déplaisir, la lecture de cette conclusion apporte une toute autre saveur au récit. Emprisonné à la Bastille sur décision du Roi et libéré par la Révolution Française, Denis découvrira aux dépends de ses geôliers la jouissance d'instrumentaliser les foules. Le couvant auparavant d'une attention toute paternelle, Talleyrand réalise que l'enfant qu'il protégeait dans le premier tome n'a plus rien à voir avec le génie du mal qui, sous couvert de servir les études humanistes de Guillotin, participera au macabre succès de 'La Veuve'. De massacres populaires en messes noires, on découvre un petit être foncièrement mauvais, déstabilisant les plus habiles intrigants, à l'image d'un Talleyrand horrifié.
Le décor historique se prête à merveille au récit. L'époque troublée, ses débordements et ses figures historiques trouvent une place de choix dans les aventures improbables de ce petit monstre. Le travail de recherche sur ce plan enrichit l'intrigue de Valérie Mangin et l'on se repère sans mal à travers les différentes époques de la période révolutionnaire.
Le dessin de Griffo reste élégant malgré quelques disproportions. Les personnages sont expressifs et la mise en couleur de l'ensemble réhausse l'atmosphère de chaos ambiant. Avec ce changement de ton, Petit Miracle risque de surprendre son lectorat car, plus que les actes de barbarie auxquels participera le petit Denis, c'est la malice infernale peinte sur sa figure qui marquera le plus.
On sort tout de même un peu déçu de sa lecture. Malgré cette petite leçon d'Histoire de France, il est difficile de passer outre le changement de personnalité (détestable) du jeune héros qu'une sinistre illustration de couverture annonçait pourtant bien.
Les avis
Christophe C.
Le 18/03/2006 à 17:30:51
Ce second album marque un vrai tournant dans l'histoire. En effet dans le premier notre petit miracle était un enfant aimable et un petit plaisantin mais dans le second il devient un véritable monstre laissant libre court à sa vengence face à un Talleyrand incapable de l'arrêter. L'histoire est bien développée et des personnages intéressant à la personnalité bien développée.
Un bon moment de lecture.
valois
Le 15/02/2005 à 20:04:16
Le tome I m'avait vraiment emballé... Histoire pour le moins originale, dessins agréables. Ca sortait vraiment de l'ordinaire.
J'attendais donc impatiemment la sortie du tome II : et là, quelle déception... malgré les dessins (toujours agréables) l'histoire a vraiment un arrière goût amer de bâclé et de vite-fait, vite terminé ! Denis est sensé devenir "méchant"... on y croit pas une seconde. Je pense que trop de sujets sur cette période "lourde" de notre histoire veulent être abordés. Du coup, l'histoire sonne creux, pour ma part, je trouve cela râté. Dommage
Marion N
Le 10/02/2005 à 10:14:06
Prise dans son ensemble, cette série est épatante.
Fruit de l'union d'une nonne et du cadavre du libertin chevalier de la Barre, Denis, d'abord confiné dans un couvent, découvre le monde, est utilisé comme phénomène de foire, obtient la protection du jeune Talleyrand. Emprisonné à la Bastille sur ordre du roi, il vieillit mais garde son corps d'enfant et décide de se venger de ceux qui l'ont instumentaliser.
Si Denis paraît aimable et espiègle dans le tome 1, il nous montre un tout autre visage dans le t. 2. Pour lui, avec la Révolution, l'heure de sa vengeance a sonné. Une veangeance qui est aussi celle de son père, le libertin décapité. Le tout sous les regards d'un Talleyrand désillusionné et d'un Guillotin qui ne comprend qu'à la fin.