Info édition : Noté "Première édition". Contient Catwoman #7-13 + Catwoman annual #1. En fin de recueil, galerie de couvertures (6 pages) + 1 page recherches et croquis et 2 pages encrées.
Résumé: Établie à Villa Hermosa pour changer d'air et laisser son passé loin derrière elle, Selina Kyle a à peine eu le temps de panser ses plaies qu'elle doit faire face à l'un des pires criminels de la pègre : le Pingouin. Chassé de Gotham par Batman, Oswald Cobblepot a choisi de se rabattre sur la ville natale de Catwoman. Mais celle-ci ne l'entend pas de cette oreille, et une guerre des territoires semble être de mise. L'enjeu sera simple : le contrôle de la ville !
A
lors que, sur Pâles copies, Joëlle Jones assurait plus des trois-quarts de partition graphique (parfois aidée par Fernando Blanco) et scénarisait l’ensemble, voici qu’elle délègue désormais largement la partie dessinée en se recentrant sur le scénario et les covers. Structuré autour des issues #7-13, parues entre janvier et juillet 2019 aux USA et un Catwoman Annual #1, Loin de Gotham préfigure le retrait progressif de Joëlle Jones de la série. Ainsi, l’auteure américaine ne présiderait plus à la destinée de Selina Kyle au-delà de mars 2021.
Ce faisant, ce nouvel opus des frasques (version DC Rebirth) de la célèbre voleuse continue d’explorer ses états d’âmes et les problèmes causés par son déménagement à Villa Hermosa. Ainsi, les issues #7,#8,#10,#11,#12,#13 (scénarisées par la créatrice de Lady Killer) s’inscrivent-ils dans la continuité de Pâles copies que viennent rompre l'Interrogatoire (qui peut se lire indépendamment) et, surtout, l’épisode #9 intitulé Cha-cha-cha en deux temps. Concernant ce dernier, son positionnement en fin d’album - avant une série de goodies graphiques (dont de superbes illustrations de Stanley «Artgerm» Lau) - peut s’expliquer par le fait que cette histoire constitue une parenthèse dans le fil narratif global et se démarque par l’entrée en scène de Ram V (au script) et d’un John Timms au trait dynamique et affuté autant qu’élancé. Doit-on voir là les prémices de la transition à venir ?
Si globalement plusieurs intrigues s’entremêlent, maintenant ainsi l’attention toujours en éveil et évitant une certaine linéarité du récit, les différents dessinateurs restent cependant dans une rassurante constance graphique, à l’exception notable de Joëlle Jones, toutefois cantonnée aux covers, et surtout de John Timms (#9) avec qui elle partage une même vision plus typée bad girl de Catwoman !
Calibré comme il se doit pour un produit DC Comics, Loin de Gotham est un album choral qui, consciencieusement, (re)construit l’image d’une héroïne en quête d’émancipation, et qui saura plaire au plus grand nombre !