Info édition : 160 pages - 17.2 x 24.1 cm
Souple - Noir et blanc - Broché
Résumé: Quand la haine engendre la mort, quelle place pour le pardon ?
Une ville, la nuit. Un homme est passé à tabac dans une ruelle par un groupe hurlant des insultes homophobes. Abandonné en sang dans le caniveau, il est abordé par une mystérieuse silhouette encapuchonnée, qui recueille sa confession.
Né en 1938 dans une île des Caraïbes, Emile Griffith émigre aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale, où, devenu modiste, il confectionne des chapeaux pour femme. Jusqu’au jour où son patron repère son impressionnante musculature, due à une jeunesse passée à trimer dans des exploitations
agricoles, et le présente à un entraîneur de boxe. Doué, Emile va rapidement grimper les échelons, mais avec le succès viennent la jalousie et les injures contre ce boxeur qui préfère
les hommes...
Le tragique destin du premier champion du monde de boxe homosexuel.
I
l a trop bu ce soir et il le sait. Alors, comment se défendre dans cet état, et contre quatre gars de surcroît ? Ou trois... Qu'importe. La bande de petites frappes n'a pas eu a fournir beaucoup d'efforts pour le mettre au tapis, enfin, sur le macadam. Lui ? Le boxeur ; lui, la «tantouze» de couleur trop sombre pour eux manifestement. Pourtant, qui aurait cru qu'un modeste chapelier allait devenir un ténor de la cogne ? Monter si haut, pour tomber si bas...
Outre ses biographies de Johnny Cash, Castro et Nick Cave, Reinhart Kleist avait déjà abordé le domaine sportif dans
Le boxeur, récit de la vie d'un déporté juif de la Seconde Guerre mondiale. Ici, il relate le destin singulier du premier champion du monde homosexuel noir dans cette discipline, Émile Griffith. Une personnalité attachante est exposée, avec l'évocation de son enfance, son ascension dans le domaine, sa passion pour les chapeaux, ou encore, la découverte de lui-même... L'auteur allemand choisit de raconter son histoire par le biais d'un dialogue/confession entre le héros et son principal adversaire décédé par sa faute, Benny Pater, ici interlocuteur imaginaire. Ce procédé, ainsi que l'alternance des flash-back et du présent, font entrer le lecteur aisément dans l'intimité de cette vie peu banale, tout en dynamisant le rythme.
Le style de l'artiste fait beaucoup penser à celui de Will Eisner. Le semi-réalisme et l'aspect esquissé permet de mettre en avant les caractères au travers des traits des visages et des silhouettes. L'exploitation des contrastes en noir et blanc densifie et exprime au mieux la dureté du scénario. Le découpage étudié pour une lecture cinématographique facilite une immersion rapide et naturelle. Les scènes de combat se révèlent fluides et passionnantes à suivre.
Voici une biographie romancée tout à fait intéressante, riche et intelligemment mise en images dans Knock out !, qui aborde, non seulement un homme, mais qui aussi décrit tout le contexte de son époque.