Résumé: Après le Grand Effondrement, seuls quelques enfants et ados tentent de survivre dans la mégalopole. Traqués par des robots tueurs chargés d'éradiquer toute trace de vie, ils se sont réfugiés dans les sous-sols et égouts. Un jour, le jeune Yann rencontre un robot différent, : S.A.M, qui le défend contre des engins traqueurs d'êtres humains. Avec lui l'espoir renaît. Mais la récente rébellion de nos héros contre leurs oppresseurs rend la lutte pour la survie plus difficile encore... Un dénouement virtuose et haletant de cette saga d'anticipation qui emprunte autant à la science-fiction hollywoodienne qu'à la culture japonaise du manga.
Y
ann et ses amis ont décidé de pénétrer au cœur de l'antre des robots pour comprendre le sort qui a échu aux humains et tenter d'obtenir un sursis dans leur propre survie. L'anxiété est palpable entre les membres, car tous ont peur et le manifestent comme ils peuvent. Cette mission semble sans espoir, mais S.A.M fera peut-être pencher la balance dans un sens, ou dans l'autre…
Ouf ! L'angoisse de ne pas voir la fin de cette série post-apocalyptique se dissipe. Après cinq ans d'attente, voici Nous ne t'oublierons jamais. Le titre et la couverture donnent le ton de cet ultime album : très sombre. En effet, Richard Marazano (Le protocole Pélican, Le rêve du papillon) a fait progressivement basculer l'ambiance, lui accordant un registre plus adulte, désespéré et violent psychologiquement. Les péripéties se déroulent quasiment dans un huis-clos, étouffant et oppressant, accentuant la tension et ménageant le suspense. Le dessein des machines est dévoilé, ainsi que l'explication du Grand effondrement. Si, finalement, il n'y a pas de réelle surprise ni de coup de théâtre dans cette conclusion, la qualité de la narration et le plaisir de suivre le petit groupe d'ados depuis le début suffisent amplement à conseiller cette quadrilogie et la placer dans les meilleures du genre, notamment grâce à cette atmosphère plus travaillée et noire, s'accordant mieux avec le fond, de ce fait.
La surprise vient de la grosse évolution graphique, cela est même très étonnant, car au milieu de l'épisode, cela s'accentue soudainement. Le trait de Shang Xiao se durcit, comme en résonance avec le fond de l'ouvrage ; exit le rendu «manga». L'ensemble semble plus fiévreux, moins lisse et moins propre, néanmoins, passé l'étonnement, la lecture reste toujours aussi plaisante. La colorisation sombre et dense laisse l'imagination s'évader, sans apporter trop de détails dans les scènes d'action et les arrières plans. Le dessinateur chinois se révèle constant dans le soin apporté à sa mise en page et au cadrage.
Voici l'exemple d'une œuvre qui, sur un thème classique souvent utilisé, a su entraîner le lecteur avec elle grâce à ses qualités narratives et son travail sur les personnages.
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Les avis
Eotran
Le 12/01/2025 à 17:09:22
Une conclusion plutôt réussie. Avec beaucoup de cohérence dans le propos. Rare sont les séries post-apocalyptiques où on donne des explications sur les causes de l'effondrement. Richard Marazano nous sert de manière très convainquante et crédible les raisons de ce chaos.
La fin, en mode feel good, est également réussie même si les auteurs en font un petit peu trop.
Je trouve que le personnage du robot, depuis le début de la série, n'est pas vraiment "habité". Peut-être est ce du a une faiblesse graphique, mais on a aucune compassion pour lui. Par conséquent, les hommages de la fin de cette série pour son rôle sonnent un peu exagéré.
Mais la plus grosse déception vient une nouvelle fois de la partie graphique. Si Shang Xiao nous a prouvé son talent dans les deux premiers tomes, les deux derniers sont vraiment interpellant. La qualité est vraiment en chute libre.
Était-il pressé de clôturer la série? Avait-il envie de changer de méthode, de technique?
yannzeman
Le 05/04/2020 à 10:37:14
Je ressors mitigé de cette lecture. 5 ans d'attente et de patience ont été récompensées par la parution de ce dernier tome, mais qui ne me satisfait pas totalement.
L'histoire est finalement assez convenue, et ne permet pas d'apporter des explications à tout. On ne saura jamais pourquoi SAM agissait ainsi, ni pourquoi il apparaissait/disparaissait. Et où sont passés tous les robots, au moment du grand final ????
Le graphisme, aussi, n'aura cessé de changer d'un album à l'autre, avec des planches ou parfois on voit tous les aspects négatifs du dessin sur ordinateur (comme "pixélisé" ou pas assez travaillé), et malheureusement c'est au cours de ce dernier tome qu'il est le moins bon.
5 ans pour ça, c'est décevant, surtout quand on voit ce que peuvent faire dans le même temps les auteurs de "Gung Ho".
Ce n'est pas un projet raté, mais il ne tient pas toutes ses promesses non plus. Bien, pour l'ambiance, mais aurait pu mieux faire.
Du coup, la chronique de Moeneclaey est conciliante ; j'ai vu de meilleurs albums ne pas obtenir de meilleure note.