Le 01/02/2020 à 19:41:27
19 février 1943. François et Eusèbe contemplent avec satisfaction les dégâts incroyables causés par le bombardement allié au canal, empêchant ainsi les Allemands de transporter par voie fluviale toutes sortes de marchandises. Arrive alors Lisa, le souffle coupé, très angoissée… Les nazis viennent de perdre la bataille de Stalingrad… Cela sonne comme le début de la fin. Pour galvaniser le peuple allemand, le sinistre ministre de la propagande, Goebbels, a proclamer la guerre totale. Tout sera sacrifié à la guerre. Pour compenser leurs innombrables pertes, les Allemands ont besoin de transformer en soldats les ouvriers de leurs usines. Pour les remplacer, ils vont réquisitionner de la main d’œuvre dans les pays occupés. En France, avec l’aide du gouvernement de Vichy, le STO (Service du Travail obligatoire) est lancé. Voilà un nouveau défi pour nos trois jeunes héros qui ont créé le mythique « Lynx » qui résiste pratiquement depuis les premières heures de l’occupation aux Allemands. Peu de jeunes entre 20 et 22 ans ont envie d’aller travailler en Allemagne. Beaucoup cherchent à échapper au STO. Voilà des recrues potentielles pour la résistance ! Oui, mais… Refuser d’aller en Allemagne dans le cadre du STO, est-ce que cela signifie pour autant que l’on est disposé à endurer la vie du maquis et faire le coup de main contre l’occupant ? Critique : Déjà le 6e tome et toujours une qualité aussi extraordinaire tant au niveau du scénario (Vincent Dugomier) que du dessin et de la mise en couleurs (Benoît Ers). Les deux auteurs belges ne se contentent pas de rêver une histoire romanesque de la vie dans un village français durant la guerre. Non ! Ils vont loin dans la recherche documentaire tant au niveau du respect des événements que des habits, de l’uniforme, des affiches, des petites choses qui rendent vivantes et crédibles leurs histoires. Bien que les personnages soient imaginaires, tout comme le sont le village et la ville, il n’en reste pas moins que pratiquement tout colle à la réalité. Ce numéro consacre une place spéciale au STO qui, parce que Pétain ne fit rien pour l’empêcher, marqua probablement un tournant dans l’esprit des Français qui commencèrent à douter que le maréchal (qui avait fait don de sa vie à la France, disait-il) fut l’homme de la situation… Peut-être bien que ce de Gaulle serait finalement leur sauveur…BDGest 2014 - Tous droits réservés