E
lias est un roi cruel, avide de sang et de pouvoir. Malgré son jeune âge, il a derrière lui un lourd passé de pillages et de conquêtes et sa réputation est solide, aussi bien dans son royaume peuplé de soldats, qu'au delà de ses frontières. Le jour où il décida d'anéantir le sorcier Melchior, il y engagea toutes ses troupes et une grande partie de sa fortune. Malgré cela, il ne triompha pas et le magicien réussit à lui voler son visage lors de leur confrontation.
Elias, anéanti et déchu, décida de parcourir le Monde, à la recherche d'une vengeance et d'un moyen de retrouver son vrai visage.
Pour son deuxième essai à la bande dessinée, la romancière Sylviane Corgiat a choisi le domaine de l'heroic fantasy. Ici point d'elfes, de trolls ni de magiciens préparant des potions... l'univers d'Elias est plutôt synonyme de batailles, de sang, de conquêtes et de pouvoir. Ce héros vit dans un monde peuplé essentiellement d'humains, où règne la terreur et la maladie. De ce fait, l'histoire racontée par l'auteur, plus proche d'Elric le nécromancien que de Bilbo le Hobbit, ne s'encombre avec le moindre soupçon d'humour. Tout cela donne un univers riche et qui ne demande qu'à être développé, mais certains passages manquent d'originalité et donnent une impression de déjà lu.
Pour accompagner Sylviane Corgiat, les Humanos ont fait appel à un dessinateur parfaitement inconnu chez nous, mais qui apparemment est une légende en Italie. On sent une longue expérience dans le style, son dessin et sa mise en page sont fluides et bien adaptés au genre traité, qui d’ailleurs n'était pas sa spécialité jusqu'à maintenant. On a effectivement l'impression de voir le travail d'un débutant, mais avec l'aisance d'un vieux routard et son trait fait penser à certains de ses confrères espagnols. Un regret : une couverture bâclée, aussi bien au niveau du sujet, que de la mise en couleurs, cette dernière, confiée à Jean-Jacques Rouger étant pourtant tout à fait correcte dans les pages de l'album.
Ce premier tome d'un cycle de trois satisfera les passionnés du genre, en grande partie grâce à Bertil, le nain qui a décidé d'accompagner Elias. Mais le thème du jeu de cartes, et les personnages somme toute assez classiques, ne donnera pas forcément envie aux novices de franchir le pas de la découverte.
Les avis
Kurgan
Le 23/08/2004 à 10:30:18
Voici un premier tome tout en dépaysement et en action.
L'histoire, tout en étant assez classique (Monde étrange, Monstres, Magie, Vengeance, Quête,...) dans le genre HF est rondement mené. On n'a pas le temps de s'ennuyer.
Même si au début, Elias y apparaît comme étant assez antipathique, par la suite, on apprend à l’apprécier. On sent que les épreuves, depuis son combat contre Melchior, ont commencé par le changer.
Le dessin est très réaliste, nerveux (scènes de combat bien rendus) et assez minutieux. Les couleurs et le surplus de détails accentuent encore cet effet de monde inconnu et ténébreux.
Il est cependant regrettable que parfois les couleurs embrouilles la clarté et la compréhension de certaines cases.
Un achat que je ne regrette pas, et que je conseil même car c'est du tout bon Heroic Fantasy.