Le 23/02/2023 à 00:34:50
Aussi d'accord avec bd.otaku. On dit en fin d'album que c'est l'histoire de Conan la plus érotique qui soit... mais toute la BD est censurée! Toute la nudité est camouflée! Pouhahaha. Du puritanisme moderne, c'est exactement ce que c'est. Ce qui est d'autant plus sidérant, c'est que les cahiers bonus en fin d'album ne cessent de nous répéter que les couvertures de Weird Tales montraient des femmes légèrement vêtues, à la limite de ce que les censeurs de l'époque permettaient. Ahh, la censure des années 1930, c'est très très vilain. Mais là, grâce à bd.otaku, on apprend que... la couverture même de cet album a elle-même été censurée! Ahhhh, mais la censure de 2019, c'est mieux, bien sûr. Dans les années 1930, c'était pour les mauvaises raisons! Aujourd'hui, c'est pour les bonnes raisons! Hahaha... c'est à mourir de rire tellement l'ironie est frappante. La boucle est bouclée! On est revenus presque 100 ans en arrière! Sinon, le dessin est agréable, mais si cette nouvelle est censée être la meilleure de Conan, cette adaptation en bande dessinée est très loin de l'être. Le tome 3, "Au-delà de la rivière Noire", par exemple, lui est bien supérieur. Ça demeure toutefois assez agréable à lire.Le 16/03/2021 à 08:21:49
C'est l'une de nouvelles les plus connues d'Howard et classées parmi les meilleures du genre sinon son chef d’œuvre absolu. Autant dire que nos auteurs Régis Hautière et Didier Cassegrain qui reprennent cette adaptation étaient attendus au tournant. Je trouve qu'ils s'en sortent pas trop mal avec ce récit qui s'avère assez passionnant. Cela démarre dans une jungle luxuriante mais peuplé par un dinosaure/dragon assez vorace. Cela peut faire un peu kitch mais pas dans le monde de Conan. Par ailleurs, il y aura toute l'exploration claustrophobique de ce palais d'inspiration aztèque qui révélera bien des surprises. Au final, on ne s'ennuiera pas avec toutes ces factions rivales et ces trahisons en série. J'ai juste trouvé le dessin de Cassegrain un peu en dessous des précédents tomes mais c'est normal quand on change d'équipe à chaque tome. Il faut juste un peu s'habituer au trait et après cela part tout seul. C'est un graphisme en couleur directe qu'on aime ou qu'on aime pas trop. Les clous rouges demeurent la nouvelle la plus passionnante au niveau du scénario qui demeure assez fluide. Par contre, je ne l'ai pas ressenti comme la plus sombre, la plus sanglante ou la plus impitoyable comme annoncé. C'est plutôt léger et plaisant. Comme dit, c'est une adaptation qui en vaut une autre et qui reste très convenable.Le 30/07/2020 à 23:52:35
Je sais, le dessin de Cassegrain, on aime ou on n’aime pas. Et bien, pour ce volume de Conan, Cassegrain est top de chez top. Une vraie réussite !!!Le 20/07/2020 à 17:12:00
D'accord avec bd.otaku. Le reproche principal que je ferais à cette nouvelle adaptation des clous rouges, c'est le manque de dramaturgie, de noirceur, de folie, d'érotisme, dans le rendu final. Trop "Tao-Bang", pas assez "clous rouges". Et pourquoi dis-je cela ? Parce que j'ai eu la chance de lire l'adaptation de cette nouvelle de Howard par roy Thomas et barry Windsor-Smith. Et que cette version là dépotait méchamment plus que celle de Hautière-Vatine-Cassegrain. Là, ça fait plus gentillet, plus dessin animé, moins sanglant. Le début est très beau, avec ce combat contre le "monstre" de la forêt. Mais après, en entrant dans la cité maudite, le soufflet retombe, c'est pas assez noir. Sans doute que le trait (et les couleurs) de Cassegrain ne convenaient pas à ce projet ? C'est terrible, parce que Cassegrain dessine bien, mais je ne lui ai jamais trouvé un projet qui lui convienne vraiment. Et je suis convaincu que robin Recht aurait su donner toute la noirceur nécessaire à cette histoire. Dommage pour ce rendez-vous manqué.Le 28/10/2019 à 09:47:24
Conan est à la poursuite de Valeria une flibustière de la Fraternité rouge pour le compte de Zarallo et des francs compagnons. Mais quand il retrouve la belle bretteuse il ne reste pas insensible à son charme et décide de ne pas remplir son contrat. Ensemble ils doivent faire face à un terrible dragon et se réfugient dans une cité en apparence abandonnée pour échapper aux congénères du monstre. Mais la cité est habitée : entre ses murs deux clans se livrent une guerre fratricide et Conan et Valeria vont se retrouver au cœur de leurs intrigues… Cet opus, terminé il y a déjà plus de deux ans par ses auteurs, était très attendu de la part des aficionados des nouvelles de « Conan le Cimmérien ». En effet, « Les clous rouges » est considérée comme le chef d’œuvre de Robert E Howard. Cette longue nouvelle, extrêmement sombre, est la dernière nouvelle de l’auteur et paraîtra dans « Weird Tales » quelques jours après son suicide. Elle est marquée par une noirceur inégalée liée au contexte biographique dans lequel elle a été conçue. La santé de la mère d’Howard se dégrade, il doit faire face à de très nombreux frais médicaux, et se sent acculé financièrement. Au même moment, il découvre la trahison de sa petite amie Novalyne Price qui fréquente à son insu l’un de ses meilleurs amis avec qui il avait prévu de longue date un voyage au nouveau Mexique qu’il décidera malgré tout de ne pas annuler… « Les clous rouges » portent l’empreinte cette double désillusion amicale et amoureuse mais également de la visite effectuée, lors du voyage néo mexicain, à Lincoln, théâtre de la « guerre sanglante du Comté de Lincoln » : un village dans la vallée, au milieu de montagnes et de grandes étendues désertiques, coupé du reste du monde dans lesquelles s’amplifièrent jusqu’à la tragédie, cinquante ans auparavant, des querelles de voisinage sans importance … Sous les oripeaux orientalo-aztèques du palais de Xuchotl on peut voir la résurgence de l’impression indélébile reçue par l’écrivain devant « ce village momifié » : « je n’ai jamais ressenti en aucun autre endroit les sensations bien particulières que Lincoln a provoquées en moi, au premier rang desquelles une sensation d’horreur ». A la lecture de la description de la cité, totalement murée et artificielle, sans lumière du jour, sans rapport avec la nature, le lecteur ne manque pas d’éprouver un sentiment de claustrophobie. La vision de la société qui y évolue est d’une noirceur inégalée jusqu’alors : Howard y dresse le portrait d’une civilisation décadente où règnent trahison et folie et l’obsession du sexe. Il qualifiera lui-même cette histoire de Conan de « la plus sombre, la plus sanglante et la plus impitoyable de la série à ce jour ». Or, dans l’album on ne retrouve pas ce rythme lent, angoissant. C’est un Conan à la sauce Tao Bang qui nous est présenté : 20 ans après l’équipe se reforme peu ou prou. On a de nouveau une belle pirate et de très beaux dessins. La technique en couleurs directes employée par Cassegrain fait merveille, les paysages de jungle et le dragon dinosaure sont superbes (le dessinateur avoue lui-même adorer tout ce qui est « organique »). Vatine est un storyboardeur renommé et un concepteur de décors dans l’animation et cela se voit également dans la présentation de la cité perdue ! Les dialogues d’Hautière sont savoureux dans la première partie : Conan a un sens de l’autodérision et de l’humour détonant : il apostrophe ainsi le dragon : « Viens un peu par ici gros lard » avant d’ajouter « j’ai toujours eu envie de m’offrir un sac en peau de lézard ». Nos auteurs ont le sens du découpage et du cadrage particulièrement dans les scènes d’action virevoltantes à souhait (Cassegrain a lui aussi commencé sa carrière dans l’animation et il a vraiment le sens du mouvement !) qui deviennent drôles à force d’être hyperboliques et de jouer sur les codes ! On a parfois l’impression de voir en images des passages d’ « Yvain le chevalier au lion » ! Comme dans « Yvain contre le géant Harpin » : ça tranche des biftecks dans les cuisses des adversaires. Le sang coule à flot mais de façon très série B au second degré (voir par exemple le plan moyen en contre plongée dans lequel Conan tranche un adversaire littéralement en deux)… C’est léger, plaisant, mais on y perd le côté tragique et mythologique du texte originel (toute la tragédie de la cité perdue commence par le vol d’une femme comme dans la guerre de Troie). C’est peut- être dû au format : depuis le début de la série, les albums sont calibrés à 56 pages quoi qu’il advienne. « Les clous rouges » ont ainsi la même pagination que « la fille du géant du gel » qui est à l’origine une nouvelle de 7pages seulement. C’est beaucoup trop condensé, le rythme n’a pas le temps de s’installer, la tragédie des Tlazitlas est résumée à la hussarde et on s’y perd ! Les personnages n’ont plus ni profondeur ni ambiguïté et plus grave subissent une véritable édulcoration. La couverture en est un bon exemple : elle constitue en effet, dans sa composition, sa palette chromatique et l’attitude du héros un vrai hommage à l’une des illustrations les plus célèbres de Conan par Frazetta. Or, quelle n’a pas été ma surprise de découvrir que l’illustration originale de couverture (exposée cet été chez Maghen) avait été censurée ! Les créatures alanguies au pied de Conan ont été dotées de petites culottes ! Howard déclarait au moment de sa rédaction « je pense que je vais mettre dans ce récit plus de sexe et de sang que dans n’importe quel récit de ma carrière ». Or, dans l’adaptation, on a le sang, mais pas le sexe ! Contrairement au « Chimères de fer dans la clarté lunaire » de Virginie Augustin qui dépeignait fort bien la tension érotique régnant entre Olivia et Conan, on n’a ici qu’une grosse allusion grivoise émanant de Conan au début de l’album mais pas d’approfondissement des liens entre les héros ni mention de l’attirance qu’éprouve Valeria pour ce dernier. On n’y retrouve pas non plus son côté sadique (quand elle torturait dans longuement et inutilement une servante dans la nouvelle) et encore moins ses relations saphiques avec Tascela (c’était l’intention du romancier qui écrivait: « j’aimerais savoir ce que vous pensez de ma façon de traiter le thème du lesbianisme » [dans les « clous rouges »] ) ! L’ensemble de l’album est étonnamment sage voire pudibond parce qu’il y a toujours un volute de fumée bien placé, ou un bijou qui font office de feuille de vigne ! Devant cette forme moderne de puritanisme, on pourra alors se demander à quel public est véritablement destinée la série… Ce flou dans le lectorat visé, ainsi que l’impossibilité de dépasser les 56 p ont desservi ce 7eme opus. Il reste très divertissant mais n’est pas le chef d’œuvre qu’on attendait. C’est dommage !Le 19/10/2019 à 08:49:47
J'ai bien aimé les dessins, et contrairement à kurdy1207 j'ai apprécié le style de Conan. J'ai trouvé cet album très sensuel (Howard souhaitait faire de sa nouvelle "Les clous rouges" une nouvelle très érotique). Les post-faces de cette série apportent un plus non négligeable à la compréhension de l'histoire. C'est une belle adaptation, je garderai un bon souvenir de Conan chez les Aztèques ;)Le 26/09/2019 à 07:52:01
Autant le dessin de Didier Cassegrain seyait à la série « Piège sur Zarkass », autant il dénature Conan. Je trouve au personnage un côté grotesque qui ne me plait pas beaucoup. Sa part de sauvagerie parait complètement édulcorée le déconnectant de ce que je pense devoir être Conan le Cimmérien, barbare avant tout. Après, qu’importe le scénario et l’histoire si l’atmosphère n’y est pas. Un petit peu déçu…Le 25/09/2019 à 13:46:56
Comme tous les albums de la collection Conan le cimmerien l'ouvrage comporte en intérieurs de couverture une carte de l'Age Hyboréen ainsi qu'un cahier graphique de treize pages incluant une contextualisation de la rédaction des Clous rouges par Robert E. Howard et quelques illustrations hommages de différents illustrateurs... l'occasion de voir Olivier Vatine aux crayons avec toujours autant de classe! Je vais profiter de cet habituel paragraphe "éditions" pour aborder la question de la couverture: celle-ci est très jolie et totalement dans le thème frazzetien... si ce n'était l'étonnante pudeur qui a fait jouer au caleçonneur en ajoutant de petites culottes à l'illustration originale de Didier Cassegrain (en pied de cet article) exposée à la galerie Maghen. Je n'ai pas pu savoir si cela avait été imposé par Glénat ou proposé par l'auteur mais c'est assez incompréhensible quand on voit le reste de l'illustration avec les demoiselles très aérées, le côté sanglant de l'album et la relative sagesse de ces pages intérieures côté nudité. Ce n'est pas une affaire d’État mais pose question sur l'éventuelle influence de l'éditeur sur le contenu de l'album... Quand on sait que la collection Conan le cimmérien est issue de nouvelles courtes et que l'univers du plus célèbre des barbare est marqué par l'esthétique plus que par la complexité des intrigues, on n'est pas très difficile quand au scénario, qui ici s'avère aussi basique et attendu que celui de la Fille du géant de gel. Pas vraiment de surprises mais plutôt de l'intérêt dans les relations du barbare avec les filles, à commencer par la très réussie Valéria, farouche combattante qui rappelle Tao Bang, la première héroïne croquée par le dessinateur des Nymphéas noirs il y a une éternité. [...] Lire la suite sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2019/09/25/les-clous-rougesBDGest 2014 - Tous droits réservés