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epuis la mort de sa mère, Yann-Yann vit avec son père et sa super grand-mère. Si le daron noie son chagrin en multipliant les peintures de sa chère disparue, l’aïeule pète la forme et s’occupe avec amour et énergie de son petit-fils. Se baladant dans le quartier, le garçon remarque un jour un sinistre bâtiment, une maison de retraite apparemment. Curieux, lui et ses amis tentent une reconnaissance qui va se révéler périlleuse et pleines de surprises… Heureusement, mémé est là pour leur venir en aide !
Fable acide dans l’air du temps qui vient tenir compagnie au Vieux fou ! de Dieter et Moynot et aux impayables Vieux Fourneaux du duo Lupano/Cauuet, Punk Mamy lorgne aussi, de par son ton improbable, vers les premières aventures de Jack Palmer du regretté René Pétillon. Esprit grinçant, situations à la limite de l’absurde et personnages entiers au franc parlé, le scénario a un peu tendance à aller dans toutes les directions. Par contre, une fois acceptée l’allure foutraque et quelques ellipses osées, la lecture s’avère franchement hilarante. Si les punks d’hier sont maintenant âgés, ils n’ont pas tous perdus leurs convictions et gare à qui se mettra sur leur chemin ! Jean-Yves Lafesse offre un récit totalement déjanté tout en glissant ça et là des constats ravageurs sur la façon dont certains anciens sont traités.
Après un boucher extraordinaire, KolonelChabert donne vie à une bande d’allumés d’un tout autre ordre. Le trait est torturé à souhait, mais sait tomber dans la caricature quand il le faut (les prises de karaté de Bob). La vigueur du style s’associe à un découpage également très carré et nettement plus subtil que le pourraient le suggérer les apparences. Profondeur de la mise en page, sens du mouvement, il réalise là un excellent travail.