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rois années sont passées à Puerto Blanco. Maria, la belle Espagnole, s'est « émancipée » en se mariant avec Ferrango, le marchand d'esclaves. Sous l'aile protectrice de Flynn, Emilio apprend le maniement des armes. Raffy, le fils du terrible Blackdog, laissé sur l'île pour soigner ses blessures, prend son mal en patience, bouillonnant d'une énergie destructive. Il n'y a pas qu'en mer que ça tangue !
Dans l'avant-propos du premier tome de Barracuda, Jean Dufaux annonçait sa volonté de se pencher sur le côté « terrestre » de la vie des pirates. Ce pan de la vie des flibustiers a, en effet, rarement été abordé, malgré l'importance vitale des boucaniers et autres crapules restées à terre. Malheureusement, dans Cicatrices, le scénariste de Rapaces n'exploite pas vraiment ce potentiel. Orphelines de tout contexte historique ou dramatique, les tribulations des trois héros n'arrivent pas vraiment à convaincre. Jean Dufaux, lui-même, se voit obligé de broder autour de ses protagonistes afin de nourrir son scénario. La scène d'ouverture se déroule à Madrid, tandis que le long récit à propos du passé de Flynn transporte le lecteur des Tropiques à Londres. Ces nombreuses digressions « cassent » le rythme de la narration tout en donnant à cet album une atmosphère peu probante.
Sur le plan graphique, Jérémy déçoit également. Esclaves portait la marque de son mentor, Phillipe Delaby. Dans le cas présent, le dessinateur s'émancipe quelque peu de son influence majeure. Même s'il fait preuve d'un talent certain, son travail demeure bien en deçà de ce qu'il avait montré dans l'opus précédent. Le trait est plus lourd, moins élégant. Certaines scènes – les duels particulièrement – sont confuses et peu concluantes. Jérémy possède assurément un énorme potentiel, mais semble être un peu submergé par les différents éléments de cette histoire.
Un second volume décevant sur bien des points, espérons que les auteurs sauront redresser la barre dans les tomes suivants.
À lire également :
La chronique d'Esclaves par Y. Tilleuil
Les avis
Eotran
Le 16/08/2022 à 13:30:24
Les destins se croisent et les enjeux sont multiples. L'intensité est toujours là, mais laisse un peu plus de place à l'histoire de nos différents personnages qui est passionnante.
Le scénario est maîtrisée de main de maître (comme de coutume chez Dufaux), le dessin n'est pas en reste le graphisme est sublime (aussi bien pour mettre en valeur la beauté et l'élégance que pour illustrer la laideur, la monstruosité et le ridicule).
Un ouvrage de haut vol.
pierren25
Le 27/01/2019 à 20:09:49
Ce deuxième tome possède des dessins et un graphisme excellents qui sont à la hauteur du premier. Même si les pirates restent à terre et qu'il n'y a pas de combat maritime, cet album est prenant.
33phoenix
Le 22/05/2017 à 19:29:50
L'histoire débute en Espagne dans ce second tome, le capitaine De la Loya reçoit sa nouvelle mission du roi avec quelques ordres supplémentaires censés apporter la gloire éternelle à l'empire espagnol. Du côté de Puerto Blanco, La relation particulière d'Emilio et de mister Flynn s'approfondit jusqu'au dénouement final avec le retour d'un vieil ennemi. Raffy est pris de court par Maria, qui mène la vie dure à son gredin de mari et tient d'une main de fer son négoce.
Excellent album, dessins toujours précis et sublimes. Par contre, aucune nouvelle du Barracuda et de son équipage..
À suivre dans le prochain tome :)
mome
Le 28/11/2011 à 00:21:16
Suite relativement attendue du fait, en particulier, de l'excellence du dessin du 1er tome. Sur ce plan, Jérémy ne m'a pas déçu. Son trait réaliste est précis et élégant. Il reste encore un peu figé mais ce défaut de jeunesse compte peu devant la qualité de ses décors et l'expressivité des personnages.
Sur le plan du récit, Dufaux nous surprend et prend certainement un risque en choisissant d'ignorer complétement le Barracuda et son capitaine Blackdog pour se consacrer presque exclusivement au destin des personnages rester sur l'ile. Seul le début de l'histoire est consacré au "retour" du capitaine de La Loya qui va peut-être pouvoir mettre en oeuvre son désir de vengeance.
Les destinées des anciens esclaves et du fils de Blackdog vont s'entrecroiser, un pan du passé du mystérieux capitaine Flynn nous être dévoilé et un nouveau personnage (voir la couverture) va rentrer dans la danse. Tout cela est mené de main de maître pour former un récit plaisant. On échappe à un simple récit de pirates et de chasse au trésor mais on peut s'interroger sur l'articulation de ce récit avec l'intrigue centrale ou encore sur le choix narratif d'ignorer complètement Blackdog qui risque de dérouter sérieusement une partie du public.
J'espère que ce tome trouvera tout son intérêt dans les développements à venir et n'aura pas été un simple prétexte, certes très attrayant compte tenu de la beauté du graphisme, pour rallonger une série annoncée en 3 tomes et qui devrait finalement en comporter 4 ou 5.
BIBI37
Le 14/11/2011 à 22:14:37
Ce deuxieme tome est décevant, normal les pirates sont restés à terre.
Les personnages sont peu crédibles et on aurait préféré vivre des aventures plus maritimes.
Peu de suspens, restent les dessins excellents.
5/10.
hautlive
Le 12/11/2011 à 08:32:57
Les dessins et le scénario sont parfaits, c'est du "john long silver" bien dessinée. En espérant que le prochain et malheursement dernier albul soit à la hauteur des deux premiers
watchman
Le 02/11/2011 à 20:41:44
Autant le premier volume m'avait laissé circonspect, tellement dubitatif que je n'avais laissé aucun avis car me demandant où allait nous mener Dufaux par la suite, autant ce second opus dont je n'attendais pas grand chose m'a comblé d'aise. Là le récit décolle vraiment, les personnages sont bien posés et on est vraiment emporté par le scénario de Dufaux et les dessins sublimes de Jeremy (attention la première planche est tout simplement monumentale). Il y a de plus dans ce second tome un humour ravageur qui il me semble n'existait pas dans le premier opus. Cela m'a rappelé l'humour de la sublime série "Giacomo C". Attention, ce n'est pas une bd humoristique, loin s'en faut, mais l'humour permet de rajouter une touche inhabituel à cet univers clos de Puerto Blanco. Une très grande réussite.