Résumé: Dans le nord du Texas, vit un vieux couple, Molly et Burt, dans une ferme isolée. Burt s'est abimé dans l'alcool et reste prostré à longueur de journée. Leur neveu John leur rend visite avec une grande nouvelle : il a retrouvé la trace de « Chemise de Fer », un indien avec lequel la famille a un terrible compte à régler. Il a appris que les rangers sont aussi sur la trace du vieux chef indien. Il veut les prendre de vitesse pour se venger. Malgré les supplications de Molly, les deux hommes prennent la route, au mépris des dangers. Epuisés par leur périple, ils tombent sur une escarmouche entre un Comanchero et des Indiens Tonkawas. L'homme accepte de les conduire chez les Comanches auprès de « Chemise de Fer » avec qui il est en commerce. L'ambiance est tendue, le vieux chef semble reconnaître les hommes et leur présente une jeune squaw. Pendant ce temps, une troupe menée par un prédicateur imbu et intransigeant s'approche lui aussi du camp des Comanches. L'assaut est proche... Quel terrible drame a opposé le chef Comanche, Burt et John ? Quelle carte « Chemise de Fer » garde-t-il dans sa manche ? Pourra-t-on éviter une nouvelle tuerie ? Contrairement à ce qui est indiqué sur la fiche, l'album n'est pas en couleurs mais en noir et blanc !
Quel talent ce Serpieri ! Les dessins sont toujours autant maîtrisés dans cette seconde réédition et on sent dans le regard et les visages des personnages tous les sentiments qui les animent. Le questionnement de Burt en page 9, son ahurissement et sa haine en page suivante sont de bons exemples. Les quakers ne font aucune concession aux indiens et à ceux qui n’appartiennent pas à leur communauté. Et de savoir sa fille Sarah captive des indiens, Burt ne le supporte pas.
Cette histoire me rappelle un peu le chef d’œuvre de John Ford avec John Wayne « La prisonnière du désert ». Les sentiments et émotions d’Ethan Edwards (John Wayne) et ceux de Burt envers les comanches sont assez semblables. A ceci près qu’Ethan à la fin du film saura faire des concessions contrairement à Burt et d’ailleurs contrairement à tous les protagonistes de l’histoire.
Cette BD fait part à un déchaînement de violence et de bêtise comme l’histoire indienne a pu en connaître. Un révérend et une bande d’hallucinés sont aussi à la recherche des comanches responsables du rapt de Sarah. Pour eux, une seule possibilité tuer l’ensemble du camp, femmes et enfants compris. Le portrait du révérend page 25 impressionne et le rayonnement de folie dans son visage fait vraiment peur.
La fin est terrible mais certainement très proche de ce qui a pu réellement arriver à cette époque. La version noir et blanc de cet album exalte le côté cruel de l’histoire. J’aimerais pourtant bien acheter un jour la version colorisée de 1985 éditée par Dargaud.
Je conseille cet album aux amoureux des westerns ne serait-ce que pour les dessins de Serpieri.