Le 10/12/2025 à 21:51:12
"La dernière des salles obscures" parle de cinéma, mais le diptyque parle surtout de la vie du producteur Raoul Rosensztroch, personnage fictif du 7ème art. Malheureusement, la thématique du cinéma s'éloigne rapidement au fur et à mesure que Raoul s'éprend de la sensualité de plusieurs femmes (d’où le mensonge autobiographique ?) à commencer par Donna (T1) avec une relation qui semble honnête sur papier mais de courte durée. Si le premier tome est solide avec une introduction (dé)culottée (accouchement dans un cinéma), les personnages sont vite intriguants et attachants, à commencer par notre Raoul, vieux crouton râleur et handicapé de plus de 90 ans qui n'hésite pas à faire des commentaires misogynes à Mireille, son accompagnatrice en présence de son compagnon Thomas. Raoul est un personnage exécrable, aussi surprenant que rigolo... jusqu’à ce qu'il passe de vie à trépas dans le T1. C'est le T2 qui confirme le choix d'une narration tout autre sur le devenir de Raoul, où le cinéma et son métier de producteur passe au second plan, il est épris d'une jeune femme Tchèque, Veronika, 36 ans de plus son ainée. Une histoire qui s'accorde pour être l'arc narratif principal du second tome, au détriment du reste : plus de nouvelles de Mireille finalement, Thomas apparait en second plan et surtout plus d'anecdotes autour de l'histoire du cinéma. S'ensuit un récit qui s'enlise peu à peu une dynamique et une romance dont il ne sortira pas...jusqu’à la fin avec plusieurs séquences inutiles ou malvenues. Appuyé par le trait de Gillon, la douleur est moindre car il réussi au moins par son superbe dessin réaliste à sublimer les moments de tendresse, de folies et d'égarements des protagonistes, toujours avec une forte expressivité dans son dessin de personnage qui rend la lecture plus vivante. Le travail sur la lumière ajoute d'autant plus de profondeur au diptyque.BDGest 2014 - Tous droits réservés