Le 19/02/2022 à 13:33:39
Les aventures de Tancrède se poursuivent et l'histoire prend de la profondeur avec des personnages bien travaillés et un récit bien mené. ce tome est une bonne bd servi par une bonne intrigue, un décors intéressant et une bonne réalisation même si le dessin et la colorisation ne plairont peut-être pas à tout le monde (pour ma part ça passe).Le 13/11/2018 à 13:44:42
L'illustration de couverture est très réussie, plus pertinente que celle du premier volume), reprenant à la fois le thème et la colorimétrie de la série (j'aime toujours quand il y a une homogénéité dans une série) mais surtout proposant un sujet énigmatique et très révélateur de l'album. Un vitrail dessiné très élégant en début d'album rappelle les protagonistes. Ce tome clôt officiellement un premier cycle d'une série prévue en quatre cycles minimum. Après avoir conquis Taormine en Sicile, Tancrède est intégré à l'armée du Strategos Maniakès. Poursuivant sa propre vengeance en enfermant le moine dans une cage, il voit les alliances se faire et se défaire, chacun jouant sa propre partition au sein de ce théâtre de reconquête militaire. Le duo Brugeas/Toulhoat est décidément impressionnant. Non content d'une productivité hors norme (on est à une moyenne de 2 albums par an), ils parviennent à produire des BD grand public sur des sujets et traitement pour le moins risqués... Paradoxalement si leur BD la plus mainstream (Chaos Team: des barbouzes dans un contexte post-apo après l'arrivée des extra-terrestres) est leur seul semi-échec commercial, ils choisissent ensuite un polar médiéval très sombre et une épopée diplomatico-stratégique dans la méditerranée Byzantine de l'an Mille! Le premier tome d'Ira Dei était une vraie réussite, inattendue pour ma part et qui reprenait pas mal de tics graphiques et scénaristiques du couple d'auteurs. La part du diable parvient à rehausser encore le niveau en complexifiant une intrigue déjà touffue, notamment via le ressort des aller-retour: l'album débute sur la grande bataille de Syracuse et nous montre par morceaux quelles inimitiés, quels retournements d'alliances, quels machiavélismes ont mené à ce morceau de bravoure épique qui renverrait presque le Conan des deux compères sorti au printemps au rang de bleuette Nouvelle vague... La lecture de l'album demande de la concentration même si le dessin, toujours aussi clair et précis facilite le parcours oculaire. La grande force de ce volume et le véritable changement par rapport à leurs productions précédentes est l'absence de héros et une impossibilité pour le lecteur de définir le centre de l'intrigue. La multitude de personnages secondaires, bien plus charismatiques et éclairés que les deux centres antagonistes que sont Tancrède et Etienne, crée une toile renforcée par une chute inattendue qui ressemble plus à un to be continued qu'à une fin de cycle. La série sera en effet construite sur des cycles "géographiques" changeant de théâtre des opérations à chaque diptyques, dans une trame néanmoins suivie. Le personnage de Tancrède est un peu en retrait dans ce volume, en laissant la part belle (comme souvent chez Brugeas&Toulhoat;) aux femmes, manipulatrices, belles, intelligentes, face à une brochette de mâles violents et tous plus retors les uns que les autres qui font chercher en vain quelque chose qui se rapprocherait le plus d'un héros. Dans cet univers machiavélique où chaque acteur semble être le précepteur de Sun Tzu, très peu de manichéisme, ce qui est rare dans ce genre de BD et très agréable. Graphiquement Ronan Toulhoat n'en finit plus à chaque album de nous régaler. Si vous lisez régulièrement ce blog vous savez que je suis adepte des encrages forts et ce que j'aime chez ce dessinateur c'est son trait très instinctif allié à une utilisation discrète du numérique, dans la colorisation notamment et dans la réalisation d'arrière-plans jamais délaissés: il y a une telle vie dans chacune des cases que l'on prolonge la lecture pour scruter chaque détail. L'autre grande force du dessinateur est son sens du mouvement, à la fois par des effets graphiques très maîtrisés (eyfish, lignes de vitesse) et par un découpage en travelings qui crée une vraie immersion. La part du diable est peut-être l'album le plus abouti du duo (je sais, je dis ça à chacun de leurs albums...), à la fois exigeant, complexe, visuellement renversant de détails et de précision, proposant à la fois de sombres débats stratégico-conspirationistes et des scènes de bataille grandioses... On ne sais plus s'il faut souhaiter des changements d'horizons pour ces auteurs tant ils nous régalent en proposant à chaque album des créations qui respirent la passion. Personnellement je suis leurs aventures les yeux fermés et pour l'instant je n'ai jamais été déçu. Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/10/31/ira-dei-2-la-part-du-diableLe 22/10/2018 à 16:05:34
Faut se réveiller : ce n'est pas parce qu'on dessine vite qu'on dessine bien ! et ce n'est pas parce que le scénario est bon qu'il faut évacuer la question du dessin (les gros pâtés noirs ça ne fait pas un encrage, et la perspective ça s'apprend...)Le 11/10/2018 à 16:21:02
Ce deuxième tome confirme tout le bien que je pensais de cette nouvelle série ! Du très très lourd ! Les personnages s'épaississent, le scénario tient toutes ses promesses, les décors nous font sentir la chaleur de la Sicile, la mise en scène incroyable des combats et la mise en page nous révèle d'agréables surprises. Quel duo mais quel duo ce Ronan et ce Vincent ! Nous sommes loin d'avoir tout vu les enfants et ça promet ! Un 1er cycle et une série qui fera date.Le 06/10/2018 à 08:32:29
Un bon second tome qui boucle le cycle sicilien. La carte des alliances est rebattue au cours de cet album, mais certainement pas de façon définitive. En attente de la confrontation entre Robert de Tancrède et du Diacre Etienne, lors du prochain cycle.BDGest 2014 - Tous droits réservés