Résumé: Un jour de canicule extraordinaire, dans une banlieue italienne. Un décor tristement urbain, fait de ronds-points, d'usines, d'entrepôts géants et de décharges sauvages. On y suit vingt-quatre heures de la vie de Tommy et de son entourage, dans un grand chassé-croisé frénétique, une danse un peu folle pleine d'alcool, d'adrénaline, de soleil, et d'hallucination : un grand frère un peu voyou qui tente désespérément de fourguer ses vieux dvd porno ; un serveur chinois qui dissimule dans son bar un bordel clandestin ; un professeur qui filme un étudiant travesti ; des ouvriers qui menacent de faire grève parce que l'on veut les remplacer par des robots - autant de personnages qui convergent dans un final que l'on devine dramatique. Francesco Cattani décrit dans Lune du matin un monde à la dérive comme pris sur le vif, en plein flagrant délit d'une folie aussi ordinaire que contemporaine. Une oeuvre rare, forte, belle, essentielle, qui convoque dans un tour de passe passe inédit aussi bien Katsuhiro Otomo, Andrea Pazienza que Paul Thomas Anderson (époque Magnolia).
C'est une société italienne peu reluisante qui nous est décrit dans « Lune du matin » avec un portrait d'une jeunesse assez paumée. Il est vrai que j'ai très vite été dégoutté par cette lecture qui nous amène dans la drogue, l'alcool, le porno, la paresse et les entourloupes.
Par ailleurs, il s'agit d'un récit chorale dont on peut perdre assez rapidement le fil passant d'un personnage misérable à un autre détraqué sans vouloir porter le moindre jugement disgracieux. Les faits décrits parleront d'eux-même. Certes, l'auteur introduit une petite dose d'humour et de lueur d'espoir mais cela ne prend pas.
A noter que la présente œuvre a été récompensé du Prix Micheluzzi 2018 de la meilleure bande dessinée à Naples et du Prix de la Meilleure bande dessinée de l’année à Rome. Cette référence qui peut parler favorablement pour certains lecteurs n'a aucune incidence en ce qui me concerne.