Le 06/01/2019 à 14:30:47
Dans ce deuxième volume, l’histoire principale n’avance que très peu, et pour cause, il n’y a au sommaire qu’un seul de ces numéros (Dark Nights: Metal #3). Le scénario continue de suivre un chemin alambiqué et, pour peu que l’on préfère Batman dans son costume de détective, les explications cosmiques/mystiques débitées ici passent difficilement. Aussi, quelle drôle d’idée que de créer un lien entre la résonnance des métaux précieux de Batman Metal et le rock... Sans doute un truc pour faire plaisir à l’amateur de métal qu’est Greg Capullo. L’intérêt de ce deuxième volume réside surtout dans la présentation des origines des sept Batmen maléfiques et leur arrivée sur Terre (Batman: The Red Death #1, Batman: The Murder Machine #1, Batman: The Dawnbreaker #1, Batman: The Drowned #1, Batman: The Merciless #1, Batman: The Devastator #1 et Batman: The Batman Who Laughs #1). Issues du multivers noir, ces versions perverties de Bruce Wayne ont toutes originellement voulues faire le bien avant d’être progressivement attirées du côté obscur. En ce sens, elles font penser à une phrase prononcée par Alfred dans le film Batman v Superman : "De la fureur, de la fièvre, un sentiment d'impuissance qui rend les hommes biens... cruels.". Respectivement combinés avec les pouvoirs de Flash, Cyborg, Green Lantern, Aquaman, Wonder Woman, Doomsday et le Joker, ces Batmen maléfiques – et au premier desquels le Batman-qui-rit – constituent de brillantes idées, qui plus amenées avec simplicité. On attend avec impatience leur confrontation avec la Justice League ! Le dernier numéro au sommaire de ce deuxième volume (Batman: Lost #1) est un voyage dans le multivers et décrit la rencontre entre Batman et Barbatos, l’adversaire au cœur de Batman Metal. Sans être particulièrement complexe, il est tout de même recommandé d’avoir de bons souvenirs des run de Grant Morrison et de Scott Snyder sur Batman pour pleinement l’apprécier.Le 24/09/2018 à 10:51:33
Suite du volume 1 publié par Urban, ce volume comprend le troisième épisode de la série Batman: Métal (dessinée par Greg Capullo) enchâssé dans les épisodes one-shot relatant l'apparition de chacun des Batmen du multivers noir fusionnés avec l'un des héros de la Justice League. Le gros volume comporte comme le précédent, en prologue un résumé éditorial de contexte, une court synthèse des personnages DC impliqués dans ce volume, en en fin de tome un plan du multivers et une très courte galerie. L'illustration de couverture est particulièrement trash (avec un gros rappel du Deuil de la famille du duo Snyder/Capullo, et franchement magnifique! Dans différentes Terres du multivers, Batman se retrouve confronté à ses terreurs et à ses échecs. Sacrifiant ses amis de la Ligue de Justice, Bruce Wayne, dans ses différentes représentations, capitule et ouvre son cœur à la noirceur de Barbatos, devenant l'un des chevaliers noirs du Multivers noir. Ce sont les récits de ces versions de Batman qui nous sont proposés ici... Après la lecture de ce second volume du run Metal, deux conclusions: premièrement nous avons là sans doute l'un des arcs les plus ambitieux produits par DC, à la fois graphiquement de très haut niveau et aux incidences thématiques et dramatiques très profondes. Deuxièmement, si vous démarrez du DC là-dessus accrochez vous, la narration est compliquée à souhait entre les trames temporelles, les différentes itérations de Batman et l'art de la complication scénaristique qu'ont les auteurs de comics... L'album est plus riche que le précédent car plus cohérent. Hormis le troisième épisode de Batman: Metal, sur lequel je n'ai pas compris grand chose (tellement de liens avec l'histoire éditoriale de Batman et de DC), on découvre au travers des histoires des différents chevaliers noirs suivant le Batman qui rit et apparus à l'ouverture du Multivers noir, ce qui a provoqué cette catastrophe. Chacun des scénaristes derrière ces one-shot parvient à créer à la fois une variation super intéressante fusionnant Batman et un des membres de la JL et faire avancer la compréhension de l'intrigue principale. Là où le volume précédent était un peu rempli pas des épisodes anecdotiques, ici tout se tient et c'est finalement plus le retour de Snyder et Capullo qui nous perd avec cette difficulté à n'avoir jamais de continuité directe d'un épisode à l'autre (à chaque fois on se demande: on est quand? on est où?) et avec des idées WTF qui ressortent de façon étonnante pour un duo créatif qui a produit de si bonnes choses par le passé. Les stand-alone parviennent à atteindre une profondeur dramatique vraiment inspirée, notamment sur le dernier épisode "Lost" qui voit Batman perdu dans son esprit et dans le Multivers noir, revivant ses précédentes aventures. L'on se demande alors s'il est vraiment possible que DC ait construit depuis si longtemps des pistes réfléchies menant à Metal... J'en doute mais l'artifice marche superbement! On passe donc tout un album à lire des histoires de Batman sans Batman, des histoires au fonds identiques, sans que l'on ne s'ennuie le moins du monde. La noirceur générale du volume est réellement désespérante et si certains trouveront ça un peu too-much, je trouve que l'objectif est totalement réussi de désespérer le lecteur qui finit l'ouvrage sans aucun espoir de victoire finale et en se demandant si Metal n'aboutira pas simplement à des intrigues situées dans le multivers noir... Je suis le premier à crier aux interminables reboot-relaunch-apocalyptiques des Big-two mais ici je dois reconnaître qu'on est accroché (notamment grâce à l'exigence graphique que personnellement je n'ai jamais vu si haute sur une équipe artistique d'une telle taille). J'ai tellement pris l'habitude d'être déçu à lire des comics de super-héros que je dois reconnaître une assez grosse attente de connaître la chute de ce run! Pour peu que l'on accepte de faire l'impasse sur toute la ribambelle d'artefacts, personnages et concepts issus de 50 ans de publications DC, Les chevaliers noirs apporte une vraie fraîcheur qui peut même donner envie d'aller lire d'autres arcs ... Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/09/24/batman-metal-2-2BDGest 2014 - Tous droits réservés