Info édition : Noté "N001" au 4e plat. Dessins au vernis sélectif sur le 4e plat. En fin d'album, 3 pages de bonus : genèse, références et bibliographie des auteurs).
Résumé: Deuxième partie des aventures de l'attachante Momo !
Avec Momo, Jonathan Garnier et Rony Hotin recomposent le parfum inoubliable de l'enfance. Le temps des copains, des découvertes, des petites bêtises, des grands bonheurs et des gros chagrins. Le temps aussi d'un émerveillement constant que contrarient parfois les réalités du monde adulte.
L
a petite Momo se retrouve bien désemparée après les évènements qui avaient conclu le premier tome... En attendant le retour de son père, les habitants du village s'organisent pour s'en occuper et l'aider à surmonter l'épreuve qu'elle traverse. Le poissonnier, sous ses airs grincheux et bourrus, se porte volontaire pour prendre soin d'elle et cela ne s'annonce pas aussi simple que prévu car la môme a toujours du caractère.
Après le très émouvant premier acte sorti en mars 2017, Rony Hotin et Jonathan Garnier apportent une conclusion attendue à leur Momo. Le premier, avec son dessin clairement inspiré de l'univers des mangas, continue d'affirmer un style de prime abord enfantin, sans encrage, entre bonnes bouilles et jolies ambiances. Il n'hésite d'ailleurs pas à ménager plusieurs séquences totalement muettes, notamment pour marquer le climat grave du début. Sans forcément parler, la « petite voleuse de poisson » parvient alors à exprimer son état d'esprit et chacune de ses pensées avec une belle facilité. Cette expressivité se retrouve également dans les personnages secondaires, bien croqués et haut en couleurs. La colorisation justement, essentiellement composée d'aplats de teintes douces, permet de souligner un trait qui semble irrégulier mais toujours juste.
Jonathan Garnier s'est inspiré de sa série de photos de Kotori Kawashima (qui donnera naissance à un livre en 2011) sur la petite Miraï Chan, une enfant japonaise, pour créer le personnage de Momo. Plaçant son histoire dans un décor qu'il connait bien pour y avoir passé son enfance, le scénariste en profite pour mettre en avant le quotidien de ces villageois entre campagne et pêche. L'adolescence, la famille, les premiers émois amoureux sont autant de composantes de sa trame. Après le drame du premier album, son héroïne, pas vraiment craintive et débrouillarde, va chambouler la routine de ceux qui l'entourent. Le poissonnier, le clochard, la jeune Françoise, Tristan le loubard, tous vont dévoiler leurs failles grâce au charme désarmant de cette petite fille un peu sauvage. Comme eux, le lecteur se prend d'affection pour Momo ; comme eux, il va vibrer, être ému, rire aussi... Guidé par ce défilé de sentiments, il se retrouve embarqué dans ce récit sans trop savoir où il mène, pour en ressortir remué mais avec un large sourire final.
Momo est une belle histoire qui se contemple autant qu'elle se suit. Pleine de poésie, de tendresse et de nostalgie, elle entrera en résonance chez quiconque se laissera porter par la plume et les pinceaux d'un duo d'auteurs inspirés et visiblement plein de talent.
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Les avis
Saigneurdeguerre
Le 11/07/2021 à 18:35:11
Rien ne va plus pour la petite Momo. Pourquoi ne peut-elle pas retrouver sa grand-mère. Sa tristesse fait peine à voir. Françoise, l’adolescente qui l’a prise en sympathie, lui propose un chewing-gum, mais rien n’y fait. Momo ne le prend même pas.
Dans la maison, derrière elle, les débats quant à son sort se poursuivent : qui va s’en occuper ?
La coiffeuse explique qu’elle a déjà deux enfants et qu’avec son commerce, il est extrêmement difficile de s’occuper d’un troisième enfant. D’aucuns râlent de ne pouvoir joindre son père, marin au long-cours, suscitant la hargne du poissonnier qui leur demande s’ils croient vraiment que le papa de Momo fait ce métier de gaîté de cœur. C’est alors que le poissonnier propose de s’occuper de la petite. Mais sait-elle seulement que sa grand-mère est morte ?
Critique :
Les aventures de la petite Momo se poursuivent de façon très émouvante grâce au magnifique scénario concocté par Jonathan Garnier, toujours aussi bien mises en lumière par Rony Hotin. On y découvre de faux durs au grand cœur, des méchants foncièrement gentils, mais aussi des cons… cons…
Comment, une petite fille va-t-elle se rendre compte que sa grand-mère, qu’elle adore, elle ne la reverra plus ? Ce livre pose des questions existentielles traitant du deuil en se plaçant dans la peau de Momo. Il faudra attendre la fin de l’histoire pour que les couleurs gaies réapparaissent et remplacent les fonds gris et pluvieux qui noient l’histoire dans le chagrin de la petite fille.
Un magnifique ouvrage !