Le 01/03/2020 à 11:07:05
En 2016, cinq ans à peine après le dernier relaunch, DC Comics relançait de nouveau toutes ses séries au numéro 1. Et c’est Tom King, un ancien agent de la CIA récemment reconverti scénariste de comics, qui reprenait la plus lue d’entre toutes, Batman, à la suite de l’indéboulonnable duo formé par Scott Snyder et Greg Capullo. Le scénariste avait déjà œuvré sur The Omega Men et The Sheriff of Babylon mais c’est surtout la série régulière Grayson consacrée au personnage de Nightwing qui le propulsa vers le titre-phare (Batman Rebirth 2016, #1 et Batman 2016, #1-6). Comme toutes les séries relancées à cette occasion, Batman débute par un numéro "Rebirth" qui s’avère particulièrement réussi. Co-écrit par Snyder et King, il fait office de transition / passation entre les deux scénaristes et offre plusieurs niveaux de lecture notamment quant à l’éternel recommencement des comics (qui plus est, il est illustré par Mikel Janin, le dessinateur de la série Grayson mentionné plus haut). Passé ce numéro spécial, débute une première intrigue en trois volets dont le titre scande "Mon nom est..." et qui est probablement ce que King aura entrepris de plus cohérent sur l’ensemble de son run. Sa première partie voit débarquer en ville deux nouveaux super-héros, Gotham et Gotham Girl, dont le traumatisme originel fait écho à celui de Batman. Ils devront, au travers d’une collaboration malaisée, lutter contre un adversaire inédit dans les comics : le terrorisme. On devine cependant que l’intrigue dépassera le cadre de ces apprentis super-héros et que le Psycho Pirate et Hugo Strange, dont il est question dans ce T1, ne sont que les premiers pions mis en travers de la route de Batman. Si ce dernier demeure un véritable héros, King lui écrit une caractérisation mélancolique, presque sinistre. Batman est avare de ses mots, on découvre un héros malheureux, beaucoup plus sombre et à l’opposé de la figure à laquelle Snyder nous avait habitué. Ce premier volet est illustré par David Finch et c’est évidemment très très beau à voir. Il y a certes toujours un peu trop de muscles et des mâchoires un peu trop carrées mais le trait est fin, précis, dynamique, l’encrage superbe, on sent qu’il a tout compris du personnage et que c’est un plaisir pour lui de l’illustrer (voir Batman: The Dark Knight 2010 et 2011 pour les amateurs). Quant au travail d’édition d’Urban Comics, pour ne pas devoir le répéter à chaque nouvel album, il offre tout ce qu’un lecteur de comics peut espérer : une véritable introduction, un chapitrage, des crédits détaillés, des pages numérotées, des couvertures alternatives et divers autres bonus en fin d’album. Bref, un travail dont l’éditeur concurrent ferait bien de s’inspirer.BDGest 2014 - Tous droits réservés