L
a fuite en avant de Jimmy Yee continue de plus belle ! Même, s’il a une idée moins floue de ce qu’il est devenu, de nombreuses zones d’ombre persistent. D’ailleurs, ça ne serait pas étonnant que les experts du gouvernement qui sont à ses trousses en sachent plus qu’ils ne veulent bien le dire, l’agent Hunter en premier lieu...
Jason Shiga ne lâche pas la manette des gaz et entraîne personnages et lecteurs dans un déchaînement de péripéties sanguinolentes dans le deuxième volume (sur quatre) de Démon. Toujours armé de sa logique cartésienne (ainsi que d’innombrables objets contondants/coupants/explosifs etc.), le héros-actuaire-démon – appelons un chat un chat, la part humaine de Jimmy n’est plus qu’anecdotique à ce niveau de l’histoire – veut comprendre ce qui lui arrive et rien ne l’arrêtera. De fait, qu’est-ce qui pourrait bien le stopper ? Une petite fille, peut-être ?
La détonante formule mêlant parodie, grand-guignol et une certaine forme de réalisme tient la route et se bonifie même au fil des chapitres. L’auteur n’y va pas avec dos de la cuillère, mais il le fait avec un tel aplomb et une telle justesse que les plus incroyables scènes d’action qui ponctuent le récit en deviennent naturelles. Il y a une part d’innocence propre aux jeux d’enfants dans le travail de Shiga. Ses héros ont des allures de Playmobil, ils se massacrent avec allégresse, mais d’une façon la plus sérieuse possible, car c’est « pour de faux », évidemment.
Drôle, intelligent et infiniment plus inventif que n’importe quels blockbusters hollywoodiens, Démon s’avère être une pépite pleine d’esprit et de talent. À découvrir d’urgence !