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n fêtant la naissance de son enfant dans un bar, Antoine, spin doctor d’une agence de conseil, entend un client déclamer un mélange de Rimbaud et de politique. Julien a alors l’idée d’utiliser cet énergumène, qui n’est autre que Guy Farkas, ex-VRP et héros des tomes précédents, comme candidat à la Présidentielles afin de booster la popularité de son propre client dans sa course à l’Elysée. Pour l’accompagner, Aicha, désignée comme sa conseillère, et Garance, la nouvelle community manager. Elles et Guy vont mener la campagne tambour battant.
Après le monde pharmaceutique, c’est au tour de la politique française d’être caricaturée en poussant le bouchon toujours plus loin. Guy Farkas, surnommé Le Teckel, est maintenant candidat à la fonction suprême. Dépeignant une grande gueule aux allures assurées mais aux notions farfelues voire inexistantes, les auteurs se servent du protagoniste pour critiquer l’ensemble des acteurs de la République. En effet, peu importe que les idées et les connaissances de Farkas soient aux abonnés absents, son impétuosité et son aplomb suffisent à le faire gagner en popularité. Le sujet est ardu mais abordé avec tact et humour. Sans verser dans l’extrême, Hervé Bourhis, seul auteur des premiers opus, dresse une satire dure et hilarante, qui fait sourire autant que réfléchir.
Pour ce troisième tome, le scénariste est rejoint par Grégory Mardon dont la patte se marie très bien avec l’esprit de la satire. Se démarquant des albums précédents, le dessinateur propose un style graphique plus propre, plus malicieux. Il réussit toutefois à garder le côté expressif des protagonistes, pour donner toute la force aux caricatures.
Votez le Teckel est un concentré de bonne humeur. Sorte de grand délire sur la politique, il enchaîne les situations cocasses et les apparitions de personnages réels du gouvernement français. Tout est réuni pour faire rire : que les auteurs y parviennent, c’est bien l'essentiel.