Info édition : Contient Tokyo Ghost (2015) #1-5.
En bonus, 10 pages de couvertures + 2 pages de recherches pour Led Dent + 2 pages de recherches du logo de la série + 2 pages processus de colorisation + 2 pages bibliographie des auteurs.
Noté "Première édition".
Résumé: L'archipel de Los Angeles, 2089. L'Humanité est devenue totalement accro à la technologie. Créer le buzz est désormais l'unique motivation d'une population tenue dans une dépendance virtuelle et asservie par un gouvernement ouvertement criminel. Et vers les criminels se tournent-ils lorsqu'ils doivent faire appliquer leur loi ? Led Dent et Debbie Decay sont le bras armé de ce pouvoir corrompue et leur prochaine mission les emmènera en plein coeur des Jardins Préservés de Tokyo, bien au-delà de l'influence de leurs commanditaires.
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089, l'Humanité s'est perdue. Les multinationales sont au pouvoir, elles noient la population sous des tonnes d'émissions télé débilitantes et toutes sortes de drogues. Autant de palliatifs à l'ennui, la morosité et l'apathie générale. L'une de ces firmes règne en maître sur les îles Los Angeles : Flak Corp. Roi de « l'entertainment », son patron a gagné la guerre de l’audimat et préside à la destinée des masses. Depuis longtemps, la robotique comme la technologie sont omniprésentes. L'Homme n'a plus besoin de travailler, on le fait pour lui. Alors, pour meubler le temps, la population devenue oisive se perd dans le virtuel et les substances psychotropes électroniques. Au milieu de la pollution, de la famine et de toutes les pénuries (eau potable, énergie, nourriture), chacun, ou presque, vit reclus, branché toute la journée, consommant ce qui fait la fortune du magnat du divertissement. Pour protéger leurs affaires, les puissants font appel aux sociétés privées (qui ont remplacé la police, dissoute). Parmi leurs agents, Debbie Decay et Led Dent forment le meilleur duo de la ville et sont chargés de retrouver et capturer Harvey Trauma. Pirate informatique insaisissable, tueur violent totalement déséquilibré, il effraie la population en prenant le contrôle de tous les « branchés » et, accessoirement menace les intérêts des gouvernants. Debbie, l'une des dernières à l'écart de ces dépendances, une « Zéro Tech », en a assez de tout cela. Si elle accepte ce contrat, elle compte bien monnayer leur liberté. Finis les implants qui modifient le corps, les produits qui vident la cervelle et ces flux d'informations continus qui occupent l'esprit. Elle et Dent pourront partir, entamer la désintoxication de ce dernier et, enfin, se retrouver et vivre. Pour se mettre au vert, au propre comme au figuré, Tokyo semble l'endroit idéal, les rumeurs laissent entendre qu'un groupe a banni la technologie de ses murs pour revenir à l'essentiel, et vit en harmonie avec la nature loin de tout conflit. Encore un contrat, juste un, et ils pourront s'y rendre...
Dire que la collaboration entre l'un des scénaristes les plus en vue (et prolifique !) du moment et le dessinateur que beaucoup considèrent comme le plus doué de sa génération était attendue, serait un doux euphémisme. Dans un genre qu'il affectionne, la science-fiction, Rick Remender signe un scénario dense. Dès l'exposition, comme souvent, il ne laisse pas son lecteur respirer, le plongeant rapidement au cœur de l'action, une voix off (celle de Debbie) se chargeant d'apporter les informations par bribes. Sa trame générale se construit ainsi, de manière éclatée, posant un morceau du contexte ou des protagonistes. Au terme d'un premier épisode déroutant, difficile de se faire une opinion tranchée. Ce n'est qu'après, lorsqu'il dévoile clairement l'intrigue, qu'il convainc totalement. Son décor techno-numérique, bien qu'effrayant, assoie les bases d'un univers large et touffu. Ses personnages principaux sont parfaitement caractérisés : un vécu leur est attribué, leurs motivations explicitées tout comme un but commun. Les questions soulevées par ce qu'ils découvrent à Tokyo captent l'intérêt et, comme l'équilibre qu'ils y trouvent est constamment remis en question - par les héros eux-mêmes ou les obstacles (humains ou non) qu'ils rencontrent -, la tension ne faiblit pas. Copieux mais pas indigestes, ces cinq premiers chapitres ne déçoivent pas, malgré une ou deux petites facilités, et les pistes ouvertes semblent toutes intéressantes à suivre.
Sean Gordon Murphy a visiblement mis un point d'honneur à justifier sa réputation. Disons-le clairement, sa prestation est probablement la plus aboutie livrée à ce jour. Des planches superbes, qui fourmillent de détails, faisant la part belle au dynamisme et dont la mise en scène est clairement un point fort (l'arrivée dans la cité Japonaise... ). Et même si l'on reconnaît son trait si caractéristique dans les visages de ses personnages, force est de constater qu'il y apporte le nécessaire pour qu'ils soient immédiatement identifiables. Associé aux couleurs du spécialiste du genre, Matt Hollingsworth, le résultat est bluffant. Ses choix sont à chaque fois les bons : soulignant la force de l'encrage du dessinateur, dévoilant des détails qui pourraient passer inaperçus, ou participant à la narration en hiérarchisant ce que l'œil voit. Un travail inventif qui ajoute une vraie plus-value à chaque planche. Un bémol sur cette partie graphique ? Peut-être le sens de lecture qui, sur certaines doubles pages, n'est pas limpide (il faut les lire comme un seul tenant) et peut casser quelque peu l'immersion.
Avec un tel départ, une seule question apparaît : est-ce que le second tome sera du même niveau ? La réponse devrait arriver en fin d'année, mais en attendant impossible de ne pas foncer sur cet Eden Atomique. D'autant plus qu'Urban a bien fait les choses : deux versions sont disponibles à des prix attractifs (10€ pour la version couleurs, 15€ pour la version noir et blanc).
La preview
Les avis
Erik67
Le 13/12/2020 à 10:37:23
Je ne suis pas entré dans cet univers futuriste qui dépend totalement des nouvelles technologies. L'idée était intéressante de nous montrer une société oisive qui ne travaille plus pour mieux la dénoncer. Il est clair que la fainéantise est un gros défaut. En même temps, je ne pense pas qu'être accro à la technologie soit un grand mal. C'est une grande différence de conception.
J'ai été très vite assommé par les dialogues et des multiplications de petites cases sans intérêts. Cela bastonne très vite dans un déluge de sang et de violence extrême. Bref, il faut aimer cet univers un peu hybride ce qui ne sera pas mon cas. Le graphisme très nerveux n'a pas été également à mon goût.
sebastien01
Le 27/06/2019 à 00:09:34
Deux auteurs stars du moment, Rick Remender (Black Science, Low) et Sean G. Murphy (Punk Rock Jesus, The Wake), réunis dans un comics d’anticipation complètement déluré sur le thème de la dépendance à la technologie (Tokyo Ghost 2015, #1-5).
Los Angeles, 2089. Les Etats-Unis sont devenus accros à la technologie, la société de consommation est poussée à son paroxysme, le sexe, la drogue et la violence font partis du quotidien et la télévision contrôle littéralement la vie de millions d’américains. Au milieu de cette folie, Debbie et Teddy, les deux héros de cette histoire, forment un couple pour le moins antinomique. L’une est radicalement opposée à toute forme de technologie, tandis que l’autre est drogué par ses écrans, ses émissions de télé et ses publicités trashs. Envoyés au Japon, ils vont découvrir un monde coupé de toute technologie, revenu à des valeurs ancestrales et vont devoir réapprendre à se connaitre eux-mêmes.
Pour peu que l’on apprécie l’univers cyberpunk déjanté développé par Remender, l’histoire est très prenante, hyper dynamique et ultra riche. Et on y alterne les moments de tendresse et ceux qui tiennent plus lieu de défouloir. Tout au plus, pourrait-on reprocher au propos de fond d’être un peu caricatural et coincé entre les pro- et les anti-tech. Quant au dessin de Murphy, il est précis et brut en même temps et il grouille de détails. Et si la couleur de Matt Hollingsworth apporte assurément un plus pour apprécier cette multitude de détails, l’édition noir et blanc avec son format légèrement plus grand et son papier légèrement plus épais reste un très bel objet.
Seul petit bémol : le choix d’Urban Comics de diviser la publication de cette histoire en deux volumes. Il aurait été plus sage d’attendre patiemment la sortie des dix épisodes en VO avant de publier le tout en VF sous forme d’intégrale.
Yradon4774
Le 28/05/2019 à 10:25:49
"Tokyo Ghost T.1" de @Remender et @Sean_G_Murphy chez @urbanComics
Synopsis Tome 1 :
"L'archipel de Los Angeles, 2089.
L'Humanité est devenue totalement accro à la technologie. Créer le buzz est désormais l'unique motivation d'une population tenue dans une dépendance virtuelle et asservie par un gouvernement ouvertement criminel. Et vers qui les criminels se tournent-ils lorsqu'ils doivent faire appliquer leur loi ? Led Dent et Debbie Decay sont le bras armé de ce pouvoir corrompue et leur prochaine mission les emmènera en plein cœur des Jardins Préservés de Tokyo, bien au-delà de l'influence de leurs commanditaires."
Scénario : Rick Rmender ;
Dessins : Sean G Murphy ;
Éditeur : Urban Comics ;
Prix : 15.50 € ;
Commandez-le sur Urban Comics.
Bienvenue dans un monde, où la technologie a remplacé toute autre chose dans la vie pathétique des habitants de la Terre. Où la dépendance aux réseaux sociaux et tout ce qui va avec, a remplis le vide existentiel des plus pauvres au profit des plus riches. Bienvenue dans le monde de la Flak Corporation, bienvenue dans un monde où les criminels sont des rois gras, gros et stupides. Bienvenue en Enfer [...]
La suite de la chronique ici :
https://wordpress.com/post/yradon4774.wordpress.com/2070
biggyjay
Le 11/06/2016 à 18:21:40
D'après le pitch, cet album c'est du tout bon. En réalité, c'est un peu plus nuancé.
J'ai d'abord acheté la version Noir & Blanc qui est graphiquement sublime... mais pas facile du tout pour la lecture. Les dessins sont tellement denses que la version couleur est quasi-nécessaire pour pouvoir le lire. La couleur apporte les nuances et du relief, pour un meilleure compréhension. Et de jolies prises de vues parfois (notamment une scène à Tokyo).
Le trait de Sean Murphy et la mise en couleur semblent bien adaptés à cet univers cyberpunk un peu trash mais, selon moi, l'histoire manque de corps. Elle semble plus ou moins creuse selon les chapitres. Le suspens est là, on trouve des plans superbes mais, à la fin de ce 1er recueil, je reste sur ma faim.
Xtombtz
Le 31/05/2016 à 00:21:46
Scénario super sympa, une histoire d'amour mixée à une société futuristique complètement folle façon Mad Max. Par contre niveau dessin je suis partagé. Il a des pages magnifiques de détails et d'autres qui font surchargées. Je pense que l'absence de couleur y est pour quelque chose quand je vois les planches en couleurs...
madmix83
Le 24/05/2016 à 15:20:35
Assez mitigé ... Le dessin de S. Murphy est à mon avis trop complexe pour du noir et blanc, et de fait je pense que beaucoup de détails nous échappent. L'histoire de Remender est peut-être correcte mais aurait mérité sûrement un trait un peu plus trash que celui de Murphy.