Résumé: Mars 1953, Grande-Bretagne. Alexander marche dans les rues de Londres. À sa main, une sacoche contenant la bombe qu'il va lancer sur le maréchal Tito. L'histoire d'Alexander commence quelque mois plus tôt quand sa mère, renversée par une voiture, est tuée sur le coup. Décidé à comprendre comment, alors qu'elle était internée, elle a pu se retrouver seule, Alexander se retrouve prisonnier d'un engrenage qui le met aux prises avec les services secrets britanniques et des royalistes serbes.
Une très solide histoire à l’ancienne, si dense et complexe que la lecture demande un surcroit d’attention. C’est là le seul défaut de ce récit original, précis, très documenté, aux multiples ramifications : un habile et mortel jeu de faux-semblants entre services secrets anglais et yougoslave, fascistes en exil, terroristes et activistes de tous bords, sur fond de géopolitique internationale.
Le dessin n’est pas forcément engageant. Certaines cases paraissent lourdes et maladroites alors que d’autres sont littéralement époustouflantes. C’est dû au style atypique de Segui qui semble avoir utilisé directement des espèces de pastels gras. Les couleurs sont souvent ternes, grisouilles et épaisses. Mais passées les premières planches, ce trait se révèle formidable et nous plonge de force dans les années 50 !
En refermant cet album j’ai vraiment eu l’impression d’avoir lu une grande BD.
Indispensable pour tout amateur d’histoire, période guerre froide.