Résumé: Aladin, Shéhérazade, Ali Baba, Sinbad,... Les plus grands héros des légendes des Mille et Une Nuits se rencontrent pour la première fois, réunis par une riche marchand de Bagdad. Il leur confie la plus périlleuse des missions : retrouver les trois joyaux de la beauté absolue. Mais des personnalités aussi flamboyantes peuvent-elles composer une équipe ?
J
adis, un griffon tomba amoureux d’une magnifique jeune fille. Hélas, celle-ci refusa ses avances et, dans un accès de colère, le monstre tua la belle. Pour retrouver l’amour perdu, il fit appel à un djinn maléfique qui créa un collier capable de transformer n’importe quelle femme en la plus merveilleuse de toutes. C’est pour recouvrer cet objet mythique qu’un marchand réunit une troupe disparate, composée d’un magicien et d’anciennes « gloires » déchues. Alors que la quête n’a pas encore commencée, l’attaque du petit groupe par une créature qui n’est plus humaine et l’enlèvement du commanditaire vont changer la donne. Chacun va pouvoir revendiquer le bijou pour lui-même.
Les mille et une nuits, Shéhérazade répudiée, Ali Baba ruiné, la prince Ahmed rejeté par la fée Pari-Banou, voilà un contexte qui a des arguments pour séduire. Ajoutez un ensorceleur dont l'aptitude découle de l’attachement qu’éprouve pour lui un génie version beauté brune, pulpeuse mais aussi très possessive et jalouse, et vous avez un cocktail plutôt prometteur. Sauf que, une fois la première gorgée avalée, vous déchantez : que tout cela est fade ! Pourtant, Stephen Desberg connaît son métier et sait distiller ce qu’il faut dans sa narration pour éveiller l’intérêt du lecteur. Le problème est que tout va beaucoup trop vite et se déroule bien facilement. Les personnages aux noms aguicheurs ne sont pas développés et jouent seulement les faire-valoir. Seul le mage et sa relation ambiguë avec l’entité de sa lampe viennent pimenter un peu l’affaire.
Le ressenti est le même en ce qui concerne le dessin. Si Henri Reculé livre des planches parfaitement lisibles et fluides, sans doute le sont-elles trop. Le trait est très épuré, les décors manquent de consistance et les visages d’expressivité et de charisme. Dans les quelques scènes d’intimité, la sensualité est absente. L'ensemble reste follement froid.
La série est prévue en trois tomes. Il faut espérer que la suite sera plus goûteuse.
Les avis
Docteur Parangon
Le 22/03/2015 à 18:43:31
Jaisalmer le mage, Shéhérazade, Ali Baba, Al Dzaïr et le prince Ahmed partent à la recherche d'un collier légendaire, celle qui le porte devient la plus désirable des femmes.
Une belle couverture noir et rouge avec un effet "persienne" nous invite au voyage. Dès les premières planches, l'ambiance des mille et une nuits est habilement retranscrit.
Des cinq personnages que forment l'équipe, seul le charismatique Jaisalmer est développé et nous plongent dans son univers, les autres sont pour l'instant relégués au rang de faire-valoirs (l'un d'eux n'est nommé qu'à la moitié de l'histoire). Le dessin soigné se concentre sur les visages expressifs, au détriment des décors. Les cases sont donc épurées, peut-être trop. La couleur, dans une palette orientale, est classique et sans fioritures. Elle habille les planches avec talent. Le rythme est soutenu avec un scénario bien pensé qui laisse la place au conte plutôt qu'au développement des personnages.
Ce premier tome est une belle histoire qui pose les bases d'un univers légendaire orientale intéressant grâce à un dessin léger. En attendant la suite qu'on espère à la hauteur.