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eptembre 1914 : Joffre est en déroute, le gouvernement fuit pour Bordeaux et Paris va tomber dans quelques jours. Seules la clairvoyance du général Gallieni et une erreur tactique de von Kluck vont permettre au cours de la guerre de s’inverser.
Après François Ferdinand, Jean-Yves Le Naour poursuit chez Grand Angle son travail sur la Guerre 14-18. Privilégiant la véracité historique aux effets dramatiques et de style, l’historien donne une vision de la fameuse bataille de la Marne moins glorieuse que celle retenue par l’Histoire. Entre irresponsabilité des politiques, rivalité des chefs et erreurs stratégiques, le tableau dressé n’est guère élogieux pour le haut commandement dont le seul mérite semble d’avoir su profiter d’une opportunité. Après avoir traité, côté des tranchées, l’une des premières confrontations majeures du conflit dans La faute du Midi, l'auteur s'intéresse avec Les taxis de la Marne à l’univers feutré des états-majors. À l’évidence, les généraux de l’époque n’en sortent pas grandis.
Valant plus pour sa dimension didactique que graphique, cet album est - en cette période de centenaire - une bonne manière de relativiser certains hauts faits de la Grande Guerre...
Les avis
Erik67
Le 04/09/2020 à 15:00:09
Il est vrai qu'il y a eu de nombreuses bd qui ont traité sur le sujet de la première Guerre Mondiale à en friser l'indigestion. Il faut dire qu'on se commémore le centenaire de la grande guerre afin de rendre hommage à ces soldats qui se sont battus pour sauver la patrie. On retient que c'est la guerre qui a été la plus meurtrière pour les Français de toute son histoire. On se souvient de ces cinq terribles années qui ont marqué à tout jamais notre territoire.
Voilà un épisode assez méconnu car en Septembre 1914, la France aurait pu perdre la guerre et Paris a été à deux doigts d'être conquise. Il aura fallu le courage d'un homme, le général Gallieni, pour empêcher cette défaite presque inéluctable. On a magnifié le généralissime Joffre alors qu'on se rend compte qu'il n'était qu'un vulgaire stratège et surtout un pleutre à l'image de ce gouvernement ayant fuit la capitale pour s'installer à Bordeaux. Il était surtout jaloux du talent et de la clairvoyance de celui qui fut son chef et qui lui a pourtant laissé sa place.
Oui, j'ai aimé ce nouvel éclairage qui me paraît nécessaire pour bien comprendre ce qui a fait basculer le cours de la guerre. Malheureusement, Joffre est resté au commandement suprême pour le plus grand malheur de ses soldats qui ont été sacrifiés sur les terribles champs de bataille, à commencer par Verdun.
Cette bd se termine comme un goût inachevé où l'on ne verra pas forcément les taxis de la Marne faire office de transporteurs sur le champ de bataille afin de sauver la capitale car l'objectif était plutôt de nous présenter le prélude à cet événement marquant. Cette manœuvre inédite dans son ampleur eut une réelle portée psychologique sur la population, l'épopée devenant rapidement un symbole d'unité et de solidarité nationale.