Résumé: Tout se dénoue pour Edgar «Achab» Cohen et son équipier, Karim Al-Misri. En travaillant sur les suites de l’enquête traitée dans le précédent volume de leurs aventures, Tout le monde meurt, l’un comme l’autre ne peuvent éviter de revenir sur la relation ambiguë qui les unit, et que symbolise la figure du défunt Fath, le père de Karim, tombé sous les balles d’Edgar son ancien coéquipier. Qui a réellement organisé son évasion piégée, et dans quel but ? Tous les fils de cette affaire demeurée mystérieuse convergent finalement vers le propre frère d’Edgar, William Cohen, qui n’est autre… que le grand patron de la PJ ! Autant dire que le duo Karim-Achab, même mû par le féroce désir de faire enfin justice, aura affaire à très forte partie ; apparences et faux-semblants tombent enfin, oui, mais à quel prix… Achab devra tout perdre, jusqu’à son identité et sa liberté, pour enfin découvrir quel personnage se dissimule vraiment derrière le masque dévoré d’ambition du machiavélique William…
Conscient des imperfections de cette série, je ne vais pas en donner un avis enflammé mais j’avoue ne pas comprendre l’indifférence qu’elle suscite.
Moi, j’aime bien "Commandant Achab" et le plus objectivement possible, il y a quand même de quoi!
Le dessin, simple et clair offre des ambiances et des tronches efficaces bien adaptées aux situations. Il réussit même à rendre palpable la morosité de l’environnement dans laquelle se déroulent ces enquêtes assez retorses. Et cette âpreté qui contamine le cadre, c’est celle d’Achab, le taulier du 36, vieux con persifleur, antipathique et misanthrope, dont le flair de flic est bien sûr archi affuté ! On nous refait le coup du tandem que tout oppose avec Karim, donc, son jeune adjoint qui a un peu plus que son homosexualité à cacher…
Alors bien sûr le background très réaliste aiguiserait l’envie de suivre des intrigues elles aussi 100% crédibles... Et c’est vrai que ce n’est pas forcément le cas mais l’important est ailleurs : ça fonctionne car les investigations de nos deux équipiers sont truffées d’à-côtés subtils. Depuis le début s’instille assez finement toute une psychologie du non-dit, de la culpabilité sourde et de l’observation en coin de la nature humaine. Cela rend la série beaucoup plus complexe qu’elle n’y parait. Mais sans doute faut-il lire les cinq tomes à la suite pour le percevoir.