Résumé: Sur 300 000 hectares, avec deux niveaux d’accès et près de 18 millions de visiteurs quotidien, Monplaisir est le plus grand parc d’attraction de la galaxie ! Mais Monplaisir n’attire pas que des visiteurs en mal de divertissement, de nombreux voleurs y viennent pour tenter leur chance. Et, parce que tout se finit en jeu dans ce parc, les arrestations sont filmées en direct et font l’objet de paris. Zachary Buzz vient justement d’intégrer la brigade des Urban Interceptors, qui combat les meurtriers. Dans ce tome 3, alors que la ville de Montplaisir est sous le choc après l’extinction générale de toute son alimentation électrique, suite, semble-t-il, à une attaque terroriste de grande ampleur, Zachary reste auprès de la dépouille du petit Neil, victime innocente de son combat avec le tueur Antiochus Ebrahimi. En dehors de la ville, la famille de Zach est attaquée par ses propres robots d’entretien…
Z
ach a bien failli capturer Ebrahimi, mais le jeu ne s’est pas terminé comme prévu et le jeune Niels Colton a été tué. Rongé par cette mort dont il se considère responsable, le policier doit maintenant rencontrer la mère de l’enfant. De plus, il reçoit un appel de sa sœur Julia lui signalant des difficultés à la ferme familiale avec les robots qui semblent devenir incontrôlables. Pendant ce temps, à Monplaisir, l’attentat qui a provoqué une gigantesque panne électrique a déclenché la panique de Mr Fool, gérant et concepteur de la cité dédiée au divertissement. Afin de l’apaiser, une soirée avec Ishrat est organisée. Pour la jeune fille – esclave qui doit rembourser les dettes de ses parents –, l’occasion lui permettra peut-être de plaider sa cause.
Ce troisième opus confirme tout le talent de Luc Brunschwig. Le projet initial, Urban Games, a connu des problèmes au démarrage – défection du dessinateur – et il va finalement falloir convenir qu'à tout malheur chose est bonne ; pour le public s'entend. L’attente pour relancer l’œuvre et la volonté d’y parvenir lui permettent de bénéficier de toute la maturité et l’expérience de l’auteur, mais aussi de l’homme. Le scénariste atteint ici une maîtrise étonnante de la narration. Les habitués y reconnaîtront ses thèmes et techniques de prédilections : des personnages forts et une plongée dans les rouages – souvent peu reluisants – de la société et de l’être humain. Cependant, après deux albums à l’issue desquels une trame semblait se dessiner, la stupéfaction est au rendez-vous, Luc Brunschwig prenant tout le monde à contrepied.
Cette apparente rupture avec la construction précédente amène à mettre Zack en retrait, mais pas son passé et encore moins sa famille. L’attention est portée sur Ishrat et, surtout, sur l’administrateur et l’architecte de cet immense espace dédié aux loisirs factices. Cette évolution n’a pas du tout pour intention de faire durer artificiellement le plaisir. Tout ce qui est développé l'est manifestement pour l'intérêt de l’intrigue – voire des intrigues – et porte sens. A l’image de la ville scintillante aux coulisses peu glamours, le scenario est sans concession et réserve bien des surprises. La tension permanente, la densité des idées, la capacité à faire sursauter au détour d’une case ou d’une phrase portent l’histoire à un niveau vertigineux.
Bien posés, les acteurs de ce drame continuent d’évoluer sous les épreuves imposées par leur créateur qui ne les ménage pas. Des flashbacks bien amenés fournissent des éléments de compréhension sur les êtres qu'ils sont devenus. Toujours intéressants, ils font naître un maelström d’émotions. On frémit, on sourit, on s’attache à certains, on en prend d’autres en pitié, on les hait ou on s’interroge sur leur rôle, bref, on vibre.
Roberto Ricci réussit à nouveau une performance incroyable. D’un côté, sa précision et son sens du détail incarnent l’univers d’Urban. La colorisation – à laquelle participe Giovanna Niro – se révèle tout aussi prégnante. Toutefois, ce graphisme fourmillant et attrayant, qui donne envie de s’arrêter pour se promener dans toutes les cases, parvient toujours à rester au service de la narration. Cela tient non seulement à la mise en scène minutieuse et à la variété des cadrages, mais aussi certainement à un soin permanent apporté à l’expressivité des protagonistes.
Idéalement lancée lors des deux volumes précédents, la série prend, avec Que la lumière soit…, une dimension supérieure, avec un duo d’auteurs totalement à l’unisson.
La chronique du tome 1
La chronique du tome 2
La preview
Les avis
Random-
Le 06/03/2018 à 21:40:54
Avec ce 3ème tome, l’univers de Monplaisir, déjà très cynique, devient carrément sombre... Fini le monde de loisirs et de débauche. Place aux rouages du système avec une place importante donnée à Springy Fool. L’intrigue principale continue d’avancer avec des personnages secondaires dont on ne mesure pas encore très bien le rôle et surtout quelques retournements de situation bien sentis. L’étau se resserre. Un très bon album qui donne envie de lire la suite.
Bethesda
Le 23/07/2017 à 14:13:52
Ce 3ème tome est vraiment génial. On en apprends plus sur la création de "Monplaisir" les histoires secondaires prennent de l'ampleur, on découvre un peu plus le vis de ce Monsieur Fool ( s'il en état encore besoin) le tout dans une ambiance pesante à souhait. Franchement ce tome fait rentrer un peu plus la série dans les must have des fans du genre !
kurdy1207
Le 10/07/2017 à 08:39:59
Un attentat a eu lieu en parallèle à la tentative d’arrestation d’Antiochus Ebrahimi. Plus d’électricité et un semblant de panique s’est installé à Monplaisir. Dans cet épisode, on en apprend un peu plus sur Ishrat, la femme dont Zach était tombé amoureux dans le premier album. Monsieur Fool, le grand « Gourou » de Monplaisir, en échange d’amour et d’affection va lui promettre de retrouver toute sa famille avec laquelle elle avait perdu contact. Ishrat pleine d’espoir va se donner entièrement à lui, mais tout ceci n’est qu’une mise en scène, car une fois son plaisir assouvi, Monsieur Fool montrera toute sa cruauté. Zach, lui, se sent responsable de la mort de Niels Cotton le petit garçon tué lors de la tentative d’arrestation d’Ebrahimi. Quand sa sœur Julia l’avertit qu’un drame se joue à la ferme familiale…
Vraiment… quelle série !!! La tension monte crescendo. A la sortie de cette histoire en 2011, je m’étais contenté de regarder les dessins qui ne m’avaient pas séduit plus que ça. Alors qu’ils sont vraiment excellents. Quant au scénario… « mon plaisir » est vraiment immense !
Rody Sansei
Le 01/04/2016 à 08:18:57
C'est le tome qui m'a fait revendre la série. Scénario finalement plutôt fourre-tout, qui part dans trop de sens. Il n'y a plus le punch des 2 premiers tomes, ça polit un peu. Bref, déçu.
Zorglubu
Le 24/03/2015 à 22:36:14
Cet album est pour moi à situer dans le domaine de l'extraordinaire. Pas une planche en dessous: tour à tour magnifique, prenante ou angoissante. Rien ne manque.
Scénario en béton armé qui tient en haleine le lecteur du début a la fin. C'est triste dur et violent et à la fois métaphoriquement si proche de nous. Merci et vivement la suite. Série Indispensable à mes yeux.
Adam.B
Le 03/11/2014 à 16:40:32
Très bon album. On saisit plus les tenants et aboutissants du scénario, le dessin est toujours aussi bon et prenant. A lire !
kingtoof
Le 10/10/2014 à 13:48:46
Un ton en dessous des deux précédents opus, je trouve que cet album ressemble plus à une transition dans l'histoire...
fol_de_doldoudi
Le 06/10/2014 à 21:48:48
Le scénario s'épaissit. Le malaise s'installe. Une histoire bien ficelée et un dessin en retenu toujours au service de l'intrigue. Les auteurs s'éclatent et on en redemande. Vivement La Suite !
yopla
Le 27/09/2014 à 12:29:33
Les 2 premiers tomes sont déjà très très bons, et méritent déjà la note maximale car le scénario, l'ambiance et le dessin sont tous les 3 en bonne harmonie, mais ce 3eme tome est bien plus fort que les précédents.
Comme son titre l'indique il fait la lumière sur une partie du décor, et laisse entrevoir le hiatus entre la joie du parc d'attraction et le "fond de commerce".
Une BD à avoir dans sa BDthèque.