Bien qu'étant passionnant, ce triptyque de la drogue repose sur un postulat peu crédible : à savoir qu'un état indépendant, sans autres appuis géopolitiques, se livre "ouvertement" à la culture du pavot. Dans un tel cas, l'aéronavale aurait vite fait de nettoyer le terrain.
Notre réalité est plus subtile que cela. Les champs de pavots sont situées officiellement dans des zones rebelles (Triangle d'or, vallées afghanes, etc.). Ces mensonges n'abusent personne mais bien malin qui peut apporter une preuve tangible de collusion entre ces prétendus (voirs réels) rebelles et les gouvernements en place. Qui plus est tous ces régimes sont soutenus par d'autres (Chine pour la Birmanie par exemple), ce qui pourrait avoir un effet de dissémination. Tout ceci donc pour dire qu'un état isolé et trafiquant ouvertement dans la drogue aurait peu de chances d'échapper aux foudres américaines.
Mais ceci nous permet d'avoir une saga fort réjouissante. Ainsi donc sachant qu'ils ont été percés à jour par les Américains, les trafiquants organisent la "moisson" un peu plus vite que prévu et envoient leur production par le fleuve en employant une technique viet minh (barils soudés, à moitié remplis pour leur permettre une flottaison et descendant imperturbablement les fleuves).
Je passe sous silence les multiples péripéties, toujours est-il que la drogue va être récupérée par un cargo financé par la mafia le "Ghost Queen". La configuration du "Haut-Sarrawak-du-Nord" (oups !) étant ce qu'elle est (multiples îlots) permettant d'échapper à la surveillance aérienne, comment Buck et ses amis vont-ils faire pour empêcher des "dizaines de milliers de kids américains de mourir (de cette saloperie)" ?
Une pensée émue pour Victor Hubinon qu'il allait s'envoler pour d'autres cieux et dont c'était la dernière histoire. Rien que pour lui rendre hommage, cet album est à ranger dans la catégorie des "Indispensables".