Info édition : Cet album est accompagné d’un dossier de 8 pages réalisé spécialement pour l’occasion par Lionel Richard, éminent historien de l’art et spécialiste du Bauhaus en France.
Résumé: Une romance passionnée où l’art devient une arme à double tranchant… 1922. Après avoir quitté la Russie en compagnie de leur maître Kandinsky, Walter et Natalia entrent au Bauhaus en Allemagne. École dart et de tolérance, ils y découvrent lécologie et la liberté sexuelle, un îlot de résistance face au fascisme naissant. Une drôle de vie détudiants les attend dans ce monde en crise, où détranges professeurs font aussi office de gourous. Les sentiments de Walter et Natalia sexacerbent, ils vont saimer mais aussi sopposer. Walter ira même jusquà intégrer un mouvement spirituel de fanatiques présidé par le charismatique Johannes Itten, professeur au Bauhaus. Natalia fera tout pour sortir Walter de cette secte qui entretient de dangereuses connivences avec leur pire ennemi, le nazisme Le triptyque La guerre des amants nous emmène dans le tourbillon dune passion torturée, où Histoire, histoire de lart, amour et fiction se mêlent dans un cocktail parfaitement dosé - et dont le premier tome a reçu le prix de la BD Historia 2013 !Cet album est accompagné dun dossier de 8 pages réalisé spécialement pour loccasion par Lionel Richard, éminent historien de lart et spécialiste du Bauhaus en France.
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ans les pas de leur maître, Vassily Kandinsky, Walter et Natalia quittent la Russie pour rejoindre l’Allemagne. La vie des deux jeunes gens va changer en découvrant des idées novatrices. Mais, entre leurs différences culturelles et les changements qui s’annoncent dans un pays meurtri par sa défaite lors de la Première Guerre mondiale et les sanctions qui ont suivi, les tensions sont nombreuses et vont éprouver leur lien.
Voici le deuxième tome (sur trois) d’une série qui a choisi un angle original pour évoquer le début du vingtième siècle : l’art. La bonne impression ressentie à la lecture du premier opus se confirme. Les auteurs ont réussi à obtenir le difficile équilibre entre romanesque et histoire. Sans jamais être didactique, le scénario de Jack Manini plonge le lecteur dans le foisonnement des courants artistiques, sans qu’il soit obligé d’être un spécialiste pour suivre le propos. Le scénariste ancre son récit dans la réalité sociale. Ici, il s’agit de l’Allemagne d’après-guerre, touchée par la crise économique, la rancœur envers les étrangers et la naissance du fascisme. L’école du Bauhaus, entre enseignement avant-gardiste et liberté sexuelle, constitue un oasis dans ce monde qui bascule progressivement dans la folie.
Les deux principaux protagonistes sont toujours aussi intéressants et bien définis. Walter, l’Américain, vit son apprentissage comme la recherche d'un absolu, au risque de se perdre dans des tendances proches de la secte. Natalia, sa compagne russe, voit au contraire sa passion comme un outil au service du peuple et d’une réalité politique. Entre les deux, les heurts sont fréquents et rendent leur amour bien fragile.
Le dessin d’Olivier Mangin et les couleurs de Bérangère Marquebreucq donnent agréablement vie à cet univers, avec beaucoup de simplicité et d’expressivité. Alors que tout semble devoir éloigner ces improbables amants et que l’on peut s'interroger sur la place de l’Art dans le chaos qui s’annonce, c’est avec plaisir et curiosité que l’on découvrira le terme de cette aventure.