Info édition : Noté "Première Edition". Illustration de page titre : dessin de Jean-Luc Istin et couleurs de Nicolas Demare.
Résumé: Nos héros, Conan de petite Bretagne, Lubin le moine Hospitalier déchu, Frédéric le Maltais, Jean le poète et Orient de Saint-Sulpice le Templier, possèdent dorénavant la carte qui les mènera aux portes de Baphomet dans le désert du Sinaï. Tous les cinq ont une raison différente de retrouver l’or de Lucifer. Mais l’un d’entre eux ment et œuvre en secret pour l’ennemi des Templiers : la compagnie noire.
Coincés à Tyr, cité assiégée par Saladin, qui convoite lui aussi la carte, ils vont devoir faire montre de prouesse pour mener à bien leur quête.
L
e parchemin tant recherché constitue le témoignage de Jean de Ridefort. Il y conte la découverte de la grotte de Baphomet qui contient le pendant maléfique de l’Arche d’alliance, un coffre contenant l’or de Lucifer. Gravement blessé par des membres de la compagnie noire, il est parvenu à s’échapper et à confier son secret avant de mourir. C’est pour retrouver ce trésor que cinq hommes doivent s’extraire de la ville de Tyr assiégée par Saladin. Mais qui sont-ils vraiment et pourquoi cherchent-ils cet attribut démoniaque ?
Les templiers alimentent très (trop ?) régulièrement des récits de tout genre. Ici, assez étonnement vu le titre, ils sont présents sans que l’intrigue ne se concentre sur eux. À l’issu du premier tome, Jean-Luc Istin réunit une troupe hétéroclite. Si les motivations de chaque membre demeurent inconnues, ils partagent néanmoins la volonté de découvrir un objet satanique convoité également par Saladin et un groupe mystérieux. Bien sûr, ce grand déballage de pouvoirs divins, de magie noire, de secte et autre mélange de symboles égyptiens et chtoniens fait un peu fourre-tout. Cependant, loin de se lancer dans une surenchère « d’ésotérisme » ou d’action, le scénariste prend le temps de fournir des informations sur les protagonistes, livrant habilement un éclairage sur leur passé, tout en se gardant bien de trop dévoiler leurs intentions. L’enchaînement des évènements est cohérent, les individus gagnent en intérêt. De plus, il ancre son récit dans un solide contexte historique. Saladin veut reprendre Jérusalem. Pour se faire, il décide au préalable de s’emparer de tous les ports afin d’empêcher le débarquement de renforts. Seul Tyr résistera grâce à l’arrivée de Conrad de Montferrat.
Il se révèle aisé de se laisser emporter par le rythme de l’aventure, d’autant plus que la partie graphique est très plaisante. Lucio Leoni, Emanuela Negrin et Julien Hugonnard-Bert pour l’encrage proposent des planches très fluides. Le cadrage est dynamique et les personnages correctement caractérisés.
Un album bien construit qui s’avère être un très agréable divertissement.