Résumé: 1140. Que ce soit pour prendre injustement les armes contre Toulouse ou favoriser le mariage de sa soeur Pétronille, Aliénor n'hésite pas à user de son influence auprès de son mari, le roi Louis VII. Elle ne reculera devant rien ni personne pour parvenir à ses fins, même s'il faut défier le pape. Bientôt frappé d'excommunication, Louis VII s'apprête à commettre l'irréparable à Vitry-en-Perthois...
A
près avoir évincé sa belle-mère et Suger, Aliénor entend asseoir un peu plus son ascendant sur son royal époux. Non contente de se mettre le Pape à dos en faisant renvoyer le nouvel évêque de Bourges, elle utilise Vincent, son chevalier servant, pour exiger de Louis qu’il assiège Toulouse. Elle va encore plus loin pour favoriser les amours de sa sœur, quitte à briser les alliances matrimoniales garantes de la paix du royaume.
Dans le second volet de la série des Reines de sang consacrée à la légende noire d’Aliénor d’Aquitaine, ambition, orgueil et complots se conjuguent pour livrer un tableau contrasté et assez peu glorieux des actions impulsives de la souveraine française. Le caractère emporté de cette dernière, ainsi que sa propension à utiliser ses charmes pour obtenir ce qu’elle souhaite sont bien décrits par le duo Arnaud Delalande et Simona Mogavino, qui laissent également entrevoir l’absence de vision d’ensemble de leur héroïne et les effets néfastes de son impatience sur ses talents de manipulatrice.
Débutant le récit sur le constat amer d’une défaite, ils entament ensuite un long flash-back qui s’achève sur une séquence particulièrement dramatique. Si les auteurs éclairent bien les événements situés entre 1140 et 1143, l’articulation entre ceux-ci n’est pas toujours idéale en raison, probablement, de la grande quantité de matière développée. Par ailleurs, comme dans le tome précédent, les protagonistes ne soulèvent qu’un enthousiasme modéré, tant il est difficile de s’y attacher. Même Vincent, qui aurait pu constituer un excellent atout, peine à engendrer une quelconque sympathie et se révèle finalement peu intéressant. S’appuyant sur le storyboard d’Erwann Le Saëc et rehaussé par la colorisation de José Luis Rio, le dessin de Carlos Gomez s’avère de bonne facture et plutôt expressif, malgré quelques gros plans sur les visages moins convaincants. Il transmet bien les différentes émotions, notamment les sorties tempétueuses d’Aliénor, ainsi que les tourments de Louis, dépassé par la situation.
Reprenant les qualités comme les défauts du premier opus, ce deuxième album se laisse lire, en laissant néanmoins une pointe de déception. Peut-être un zeste de panache améliorerait-il la sauce...
>>> Chronique du tome 1
Les avis
biggyjay
Le 28/02/2016 à 18:52:49
L'histoire d'Aliénor s'étale un peu plus. Ce récit est bien conté et fait plus dans le détail que l'album précédent. Côté dessin, c'est toujours plaisant et bien travaillé. Les personnages, les actions et les lieux sont parfaitement retranscrits.
Bon album.