Résumé: Le Professeur Moriarty est vivant. Du moins, il ambitionne de le redevenir en se servant du Necronomicon. Après sa démonstration de force à Hamilton Square et sa menace de ravager Londres, ses adversaires - Sherlock Holmes en tête - n’ont eu d’autre choix que lui livrer l’ouvrage maudit. Mais user du livre n’est pas sans risque. Moriarty est-il prêt à en affronter les conséquences ? Et surtout, Holmes peut-il l’arrêter avant qu’il ne commette l’irréparable ? Car l’ennemi du détective ne s’expose pas seul au danger.
Cette fois, c’est le monde entier qu’il mène à sa perte.
P
rotégé par Megan, Sherlock Holmes n’a pas souffert de l’influence du Necronomicon à laquelle Moriarty l’a soumis. Par contre, ce dernier a réussi à retrouver son intégrité physique et mentale. Du côté des autorités, la panique est de mise. Elles craignent que le professeur précipite le retour sur terre de déités aussi puissantes que déterminées à éliminer l’humanité. Le Napoléon du crime compte bien utiliser le livre maudit pour reprendre son règne. Mais il ne se doute pas que, pour une fois, ce n’est pas lui qui tient les commandes.
Les amateurs du détective cartésien qui résout les énigmes à force de patience, de raisonnement et de méticulosité seront certainement surpris par ce que lui fait subir Sylvain Cordurié. Avec délectation, il plonge le célèbre héros dans un tourbillon de péripéties fantastiques au cours desquelles se côtoient créatures de la nuit (vampires et autres étrangetés) ainsi que dieux anciens et malveillants. Toutefois, même si le personnage est plutôt bringuebalé et subit les événements, il n’en est pas pour autant dénaturé. C’est bien grâce à son opiniâtreté, sa capacité à observer, analyser et anticiper qu’il se remet en jeu pour prétendre à la victoire.
Dans ce second tome, le scénariste maîtrise le rythme de la narration pour dévoiler progressivement les enjeux jusqu’à l’explosion finale. De plus, l’histoire prend une tournure qu’il était très difficile d’imaginer. Enfin, avec la reine, dont les apparitions sont peu nombreuses mais plutôt intrigantes, il tisse une trame de fond qui dépasse les simples faits contés dans ce diptyque. Les bases de prochaines aventures ?
Laci semble à l’aise pour caractériser l’univers composé par son compère. Ses décors victoriens joliment reconstitués, son aptitude à faire ressentir les ambiances ou encore l’expressivité de ses protagonistes concourent largement à faire de ce récit « holmesien » original un très bon divertissement.
Voilà un duo qui s’installe comme une des valeurs sûres de la collection 1800 et comme une troisième fournée devrait suivre, le plaisir pourrait se prolonger.