Résumé: Son père, Cornélius, est le Directeur Suprême d’E.M.P.I.R.E., agence internationale chargée de préserver notre chère Terre de toute menace, et ce, de préférence, par les moyens les plus répressifs qui soient. Sa soeur jumelle, Zephyr, incarne l’élite des agent d’E.M.P.I.R.E., et enquête actuellement sur une anomalie dans le continuum espace-temps. La planète entière est sous la juridiction de la famille Quinn, nos vies leur appartiennent, chacune des lois qui régit notre quotidien émane de leur seule autorité. Et Casanova Quinn entend bien les briser, toutes, une à une…
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asanova Quinn travaille pour l'E.M.P.I.R.E., une agence internationale secrète dirigée par son père Cornélius et dont sa sœur jumelle Zephyr est la grande vedette. Tandis que cette dernière enquête sur une anomalie dans le continuum espace-temps, lui se fait enlever par Newman Xeno, chef de la D.E.F.O.N.C.E., l’organisation criminelle ennemie. Ce dernier l’expédie ensuite dans une autre réalité, où il devient agent double, effectuant des missions pour l’E.M.P.I.R.E. et des contre-missions pour la D.E.F.O.N.C.E. Le voilà donc le cul entre deux chaises, dans une maison qui n’est même pas la sienne…
Cet album qui inaugure la collection Urban Indies d’Urban Comics permet de retrouver le duo de dessinateurs brésiliens Gabriel Bà et Fàbio Moon, qui avait déjà cartonné chez l’éditeur avec l’excellent Daytripper. Si le titre de cette saga imaginée par Matt Fraction invite immédiatement à la séduction, le héros n’a cependant rien à voir avec le célébrissime Italien qui usait de ses charmes pour conquérir la gente féminine. Casanova Quinn est en effet un maître cambrioleur qui, en subtilisant un drôle d’objet à son paternel, se retrouve subitement dans une dimension parallèle, où il devient le pion de deux employeurs différents.
Résumer convenablement cette série relèverait de l’exploit tellement cela part dans tous les sens. Si chaque épisode est écrit afin de pouvoir se lire indépendamment des autres, le scénariste exploite néanmoins parfaitement les différentes sous-intrigues au fil des chapitres, tout en faisant évoluer ses personnages et son univers. Entre les sauts temporels, les savants fous, l’avalanche d’absurdité et les multiples rebondissements, le lecteur doit sérieusement s’accrocher pour suivre les extravagances d’un auteur qui ne met aucun frein à sa créativité. Cet aspect chaotique nuit par moments à la compréhension du récit, mais à l’aide de dialogues percutants et d’un sens du rythme à toute épreuve Fraction parvient tout de même à faire passer la pilule. S’inspirant de plusieurs genres, proposant un univers touffu, débordant d’originalité, ainsi que des personnages à l’excentricité très attachante, il livre un mélange de science-fiction et d’espionnage totalement déjanté et parsemé d’humour.
Visuellement, le trait cartoonesque de Gabriel Bà permet d’appuyer encore un peu plus la folie du scénario. Le Brésilien dessine d’ailleurs la quasi-totalité de ce premier tome, son frère jumeau ne s’occupant que d’une histoire courte en fin d’ouvrage. En travaillant avec une palette de couleurs réduite, Chris Peter confère également une ambiance particulière à cet album.
À défaut de séduire les femmes, ce Casanova invite les amateurs de bonnes surprises à embarquer dans un voyage temporel riche en péripéties.