Résumé: Deux destins sous la coupe cruelle d’Eros et Thanatos La belle Mianne sapprête à épouser le Sire Anislaar, et dans les allées de léglise bruissent de drôles de rumeurs... On dit que les futurs mariés se sont rencontrés la première fois il y a une dizaine dannées, alors quAnislaar venait de trancher la tête du père de Mianne, que Mianne aurait déjà tué par vengeance les proches du roi quelle sapprête à épouser, quon peut contempler le récit dune vie de rage sur les broderies de sa robe, patiemment élaborée dans sa prison dorée Si ces rumeurs disent vrai, on se demande comment il est possible que Mianne et Anislaar aient décidés daller jusquà lautel, et surtout, si le moment venu, ils se diront vraiment « oui » pour cette vie Le talent de conteur de Jean-David Morvan nous enchante dans ce conte romantique, servi par la splendeur du dessin de Jiawei Huang.
M
ianne Di’Vestall s’apprête à épouser le roi Anislaar. Plusieurs années auparavant, ce dernier, alors dauphin du royaume, avait été contraint d’exécuter le père de la jeune femme sur ordre du souverain de l’époque. Témoin de cet acte et des exactions des troupes royales, Mianne était parvenue à s’enfuir en jurant de se venger de tous ceux qui dirigèrent cette macabre expédition.
Jean-David Morvan propose, dans ce one-shot, un conte romantique, un amour impossible aux accents « shakespeariens ». Après un début prometteur posant agréablement les bases de ce drame, le récit s’avère bien loin des canons du dramaturge anglais. L’auteur se contente de narrer rapidement la vengeance de la future mariée sans chercher à donner de l’épaisseur aux personnages ou aux évènements. Le lecteur pourrait presque avoir l’impression de lire une nécrologie débouchant sur un final attendu qui, malheureusement, ne parvient pas à soulever la moindre émotion.
Si le crayonné de Huang Jia Wei se révèle plutôt intrigant, les cadrages et les angles intéressants, la colorisation terne à dominante grise des scènes du passé (l’essentiel de l’album) et les décors à l’aspect négligé – et parfois absents – ne contribuent pas à redonner un tant soi peu de chaleur à cette histoire.
Une œuvre beaucoup trop superficielle pour emporter l’adhésion.