On avait quitté un Siméon Nevzorof riche mais prêt à fuir vers le sud à la fin du premier tome. Un Siméon maître de sa destinée avec une perception originale et optimiste de la révolution russe.
Par contre, dans ce deuxième tome on va retrouver un Siméon légèrement victime de son destin, un Siméon à l’agonie qui devra même voler les vêtements d’un mort pour se vêtir. Et si c’est son destin (inculqué par une voyante tzigane) qui le guidait dans le premier tome on pourrait dire qu’ici c’est plutôt son instinct de survie qui va le guider, même s’il est toujours convaincu qu’une destinée pleine de richesses l’attend.
Le dessin est toujours aussi magistral. Un dessin noir et blanc qui nous plonge dans une ambiance malsaine et de misère. Des personnages étirés et des perspectives bizarres qui accentuent cette envie de fuir cette ambiance de misère et la fuite de Siméon. Du grand art.
C’est avec plaisir qu’on va suivre les hauts et les bas de notre pseudo comte Siméon Nevzorof, fuyant les bolcheviks. Et au plus haut il grimpe, au plus bas il tombe, mais comme le dit un sage proverbe : le plus important n’est pas la profondeur à laquelle on tombe, mais la hauteur à laquelle on rebondit. Et, tel le Phénix, Siméon renaît à chaque fois de ses cendres, prêt à accomplir la destinée de celui qui est né sous le signe de l’IBICUS.