Résumé: Cette nouvelle aventure de Blake et Mortimer conduit nos deux héros à Oxford. L'Ashmolean Museum et sa célèbre collection archéologique est le théâtre de vols inexpliqués auxquels sont liés une série de meurtres tout aussi mystérieux. Tels les héros d'Agatha Christie, Blake et Mortimer mènent l'enquête. Yves Sente et André Juillard nous offrent une aventure dans la plus pure tradition des romans policiers britanniques.
P
assé outre son aspect mercantile, la réalisation d'un épisode de Blake et Mortimer représente un exercice de style tout particulier. Il s'agit de recréer une atmosphère désuète et une approche graphique des plus exigeantes, s'appliquer à obtenir un équilibre entre textes narratifs exubérants et illustrations, tout en essayant de passionner le lectorat avec une histoire captivante. Mais voilà, quelle nouvelle mission confier à ce dynamique duo qui a déjà sauvé la planète à maintes reprises, voyagé dans le temps et affronté plus que régulièrement le plus grand cerveau criminel de son époque ? La tâche est délicate, sans compter que les fans sont à l'affût, prêts à bondir à la moindre incartade ou maladresse.
Après trois aventures marquées par un exotisme sauvage (l'Antarctique, l'Afrique, la Belgique), Yves Sente campe son intrique en Angleterre. Tweed, five o'clock tea et météo contrastée sont au rendez-vous. Évidemment, sur la terre d'Agatha Christie, l'arrière-pays britannique ne saurait être complet sans un ou plusieurs crimes. L'ambiance est donnée, Miss Philip Marple et Francis Poirot se retrouvent confrontés à une série d'assassinats aux motifs mystérieux. Le serment des cinq Lords rassemble, au-delà des exigences du canon jacobsien, celles du « whodunit » ou roman de détective. La greffe prend-elle ? Le bilan est mitigé. D'un côté, Blake et Mortimer, sujets les plus exemplaires de sa Majesté, héros admirables associant le flegme, la détermination et une profondeur d'analyse impressionnante semblent parfaits pour résoudre cette affaire. De l'autre, ils sont habitués à plus d'action. Dans le cas présent, Mortimer se contente de se balader à Oxford tandis que son alter-ego court la campagne de châteaux en châteaux. Occupations guère palpitantes pour ceux qui découvrirent les secrets de l'Égypte ancienne. De plus, la narration piétine à plusieurs moments, rendant la lecture un peu fastidieuse sur la longueur. Heureusement, Sente, comme il l'avait déjà fait dans Les Sarcophages du 6e continent, distille quelques fragments de la jeunesse d'un des deux comparses en plus d'intégrer un fond de réalité historique à son scénario. Outre ces nouveaux éléments, de nombreux rappels aux péripéties du passé donnent un peu de piquant à un album joué en mode moderato.
Aux pinceaux, André Juillard souffle le chaud et le froid. Certaines planches sont admirables, regorgeant de détails sans être étouffantes. D'autres, par contre, déçoivent ; des pages sans matière, dénuées de charme, presque laborieuses. Il en va de même avec les protagonistes dont le rendu varie fortement suivant les scènes. Cela dit, la patte du dessinateur des 7 vies de l'Épervier est toujours aussi élégante. Pour finir, la mise en couleur de Madeleine DeMille emballe cet opus de la meilleure des façons ; le résultat est classique et impeccable.
Sans provoquer trop d'étincelles, Le serment des cinq Lords trouve tout à fait sa place dans cette collection intemporelle du Neuvième Art.
Les avis
tintin58
Le 25/06/2019 à 22:07:48
Lorsque je me suis lancé dans la lecture de cet album, j'ai d'abord cru que je m'étais trompé de série et que j'étais dans un album de Ric Hochet (et pas parmi les meilleurs) mais non c'est bel et bien un album de Blake et Mortimer, décidément, Yves Sente à force de vouloir scénariser plein de séries doit commencer à les confondre.
Spip 47
Le 22/01/2019 à 20:21:17
une bonne douzaine de critique pour'' le testament de William S'' et rien ''le serment des 5 Lords'' Si ce n'est pas un chef d'oeuvre si ça n,égale pas ''La machination Voronof'' Ça reste tout de même intéressant a lire Mais dommage que la fin soit un peu précipité(On avait atteint notre limite de pages) même si la surprise est totale
Ça ressemble un peu a un roman d’Agatha Christie avec comme fond une tragédie presque Shakespearienne Tres anglais quoi !Le dessin est parfait et la couverture simple et intrigante
yannzeman
Le 04/02/2016 à 11:07:35
A la mort de Jacobs, la maison d'édition a souhaité relancer la série.
la faute à ces générations de lecteurs qui avaient adoré ces personnages, leurs aventures et le génie de son auteur.
Le parti pris est celui d'ancrer la série dans une époque, celle qui lui conviendrait le mieux (les années 50), et ce fut une excellente idée.
L'autre idée fut de confier la série à plusieurs équipes de scénaristes et de dessinateurs, et ce fut aussi une bonne idée ; les albums sortent avec une régularité exemplaire et bien venue (c'est aussi la preuve que ces albums, pour faciles qu'ils paraissent, sont très difficiles à concevoir, car le scénario et le dessin sont exigeants et excluent toute erreur).
Le résultat est assez égal, d'un album à l'autre.
cela se laisse lire, ce n'est pas déplaisant; mais pas génial non plus.
Il n'y a plus de magie, mais reste l'enveloppe, de qualité.
A lire comme méthadone pour les accros de la série.
Rody Sansei
Le 07/12/2015 à 14:05:48
Baaaaiiiiille !
Un classicisme ennuyeux, une narration poussive... c'est bien du Blake et Mortimer, nul doute possible. Le grand méchant est visible comme le nez au milieu de la figure (sans même essayer de comprendre l'histoire tarabiscotée qu'on tente de nous faire avaler). Et 60 planches pour ça, c'est au moins 30 de trop, vu le nombre de cases inutiles qui foisonnent.
pokespagne
Le 09/03/2015 à 12:56:54
Ayant zappė, en attendant d'y revenir un jour, pas mal d'albums de la nouvelle série des Blake et Mortimer "postumes", ce retour assez fidèle à l'atmosphère à la fois compassée et fantastique de l'univers "jacobsien", recréé de manière plutôt convaincante par Juillard - malgré un très léger déficit de "vie" -, s'est avéré assez agréable. C'est néanmoins, au delà de l'aspect un peu mortifère de la récréation appliquée d'un imaginaire aussi marqué dans l'espace comme dans le temps, grâce au remarquable scenario de Yves Sente que "le Serment des Cinq Lords" passe bien mieux que nombre des volumes l'ayant précédé : cette fiction construite sur des fragments du mythe de T.E. Lawrence et de ses démêlés avec les services de Sa Majesté s'avère absolument passionnante pour quiconque a un peu de goût pour l'histoire, transcendant les rebondissements un peu convenus d'une histoire policière standard. Si le lecteur n'aura guère de mal à élucider rapidement l'énigme proposée par Sente, et donc à anticiper certaines "révélations", comment pourrait-il bouder (par exemple) devant la re-création du célèbre accident de moto qui coûtera la vie à Lawrence d'Arabie ?
quiqua
Le 07/03/2013 à 06:20:45
Plaisir gourmand de l'old school. Plus un album à regarder au coin du feu pour son classicisme et ses ambiances.
Pour le reste, l'histoire n'est pas transcendante et nos deux héros pas très perspicaces.
Question de fond : les auteurs sont-ils obligés de poursuivre une forme narrative qui a plus que vieillis, à la limite du hiéroglyphe, où le dessin est commenté et appuyé par un texte redondant ? Comme tout cela est fastidieux...
Georges Goosse
Le 30/12/2012 à 17:43:08
Voilà qui me rabiboche avec B&M... Une histoire qui s'inscrit dans l'Histoire, des personnages typés et une ambiance de film d'espions. J'ai vraiment pris plaisir à lire cet opus d'un(e) traite... il y en a toujours !
rork41
Le 27/12/2012 à 11:56:38
Oui, le profeseur Mortimer n'est qu'un faire valoir dans cette aventure,
Oui, il y a des effets de scénarios un peu enfantins,
Oui, il n'y a pas de fantastique,
MAIS,
c'est bien dessiné et colorisé,
c'est une bonne histoire policière ancrée dans l'Histoire,
il y du texte à lire,
le scénario tient la route mieux que la moto de Lawrence et la voiture d'un des Lords.
Cela aurait pu se passer avec d'autres protagonistes, mais ne boudons pas notre plaisir:
c'est à lire.
minot
Le 11/12/2012 à 15:13:46
Après les 4 ou 5 derniers épisodes tous plus fades les uns que les autres, LE SERMENT DES CINQ LORDS remonte honorablement le niveau de la série. Sans être un chef d'oeuvre au même titre qu'un SOS METEORES ou LA MARQUE JAUNE, voire un très bon cru comme l'était par exemple LA MACHINATION VORONOV (des mêmes auteurs), cet album-ci surprend agréablement et remplit largement sa part du contrat. Ce SERMENT DES CINQ LORDS dispose en effet de plusieurs atouts. Premièrement, l'ambiance policière "à la Agatha Christie" qui se dégage du récit est des plus prenantes, malgré quelques longueurs dans le scénario (surtout au début de l'album). Les nouveaux personnages sont plaisants et il est intéressant de constater que Yves Sente aime réutiliser ses personnages post-Jacobs, comme le major Seele ou l'adjoint Honeychurch. Surtout, la non-présence d'Olrik est fort appréciable et renforce l'originalité du scénario (c'est en effet seulement la seconde fois que cela se produit dans l'histoire de la série, après le très surprenant PIEGE DIABOLIQUE de Jacobs). Le dessin de Juilliard, parfois inégal en ce qui concerne les personnages, sied bien aux décors, particulièrement les extérieurs enneigés.
Évidemment, tout n'est pas parfait et l'album souffre de quelques imperfections. La principale est que l'identité des voleurs/assassins est trop vite devinée, ce qui enlève une grosse part de suspens au scénario, par ailleurs bien ficelé. D'autre part, si Blake joue un rôle relativement important dans cette histoire, force est de constater que Mortimer a toujours un train de retard et n'a quasiment que le rôle de faire-valoir, passant son temps à déambuler dans les couloirs du musée et du campus universitaire. Dommage de n'avoir pas su mieux exploiter le personnage de Mortimer.
En bref, à l'instar de L'AFFAIRE DU COLLIER ou de L'AFFAIRE FRANCIS BLAKE, LE SERMENT DES CINQ LORDS est un récit purement policier, sans le moindre élément fantastique, qui fait tout de même honneur à la série grâce à une histoire bien élaborée et plusieurs éléments originaux. Un bon BLAKE ET MORTIMER que l'on lit avec un certain plaisir.
didier24
Le 24/11/2012 à 20:41:37
Ce huit clos dans le plus pur style policier britannique genre Agatha Christie n'est pas pour me déplaire. Une amélioration s'amorce enfin, oublions vite les 2 albums précédents (très faibles) et repartons sur de nouvelles histoires de meilleures qualités. Bon quelques invraisemblances et quelques indices cousus de fil blanc m'agacent un tantinet mais bon, je retrouve enfin une histoire qui tient à peu prés la route.
Je trouve quand même que les nouvelles histoires de nos deux très chers héros manquent d'une pincée mystère, d' un soupçons de Science Fiction et d'un chouïa de fantastique ! Bref d'un bon SCÉNARIO ! Gageons que le prochain opus sera encore d'une meilleure facture...
watchman
Le 19/11/2012 à 18:16:16
Que ce soit Jacobs ou non, je plonge toujours avec délice dans un blake et mortimer, et la magie opère ici. Toute l'intrigue se déroule sur le territoire de sa gracieuse majesté. Très documenté, et des dessins que j'aime toujours autant, on suit l'histoire avec plaisir, prenant plaisir à chercher le criminel comme dans dix petits nègres. On a en prime un retour dans le passé de la vie de Francis blake.
La fin est à mon sens excellente et ne dépareille avec le reste de l'album.
Un très bon cru.
phiphiboubou
Le 19/11/2012 à 15:19:36
Cette nouvelle aventure de nos amis, se déroulant dans l'angleterre des années 50, est une histoire très bien ficelée (dans le plus pure style Agatha Christie).
Nombreuses références à la jeunesse de Blake, ainsi qu'à Lawrence d'Arabie.
Et pour une fois... Absence du colonel Olrik.
Bravo à Yves Sente pour ce scénario très différent des autres auteurs !
Il éxiste également une édition strip, format à l'italienne. Chaque page au format réel (A3) est très agréable à regarder pour les détails graphiques et une facilité de lecture en grand format.
herve26
Le 18/11/2012 à 15:54:34
Je viens de lire "le serment des 5 lords" en version format à l'italienne.
Le dessin de Juillard est superbe comme cela, bien mis en valeur, et ce format exige, à mon avis, une lecture plus soutenue et plus longue aussi.(la pagination étant, de ce fait trois fois plus importante qu'une présentation classique). On reconnait aisement la patte de Juillard, avec ses personnages de profil et les femmes reconnaissabes entre mille.
Par contre, il y manque quelque peu l'ambiance de la page pour bien saisir la scène (le climat, les couleurs, le temps, ) rend beaucoup mieux sur une page avec l'ensemble des cases. J'ai donc également succombé à l'achat de la version "normale".
Yves Sente se debrouille très bien avec le scénario, où la petite histoire rejoint la grande Histoire. (Il l'avait déjà fait avec "La Vengeance du Comte Skarbek"). J'avoue que je penserai à Lawrence d'Arabie autrement après cette lecture.
Une intrigue policière parfaitement menée, (qui se situe apparement après "la marque jaune") avec certes quelques longeurs, mais cet album se hisse bien au dessus de la trilogie du "6ème continent" et de "la malédiction des trente deniers", que j'avais trouvé assez faible.
Une aventure beaucoup plus proche de l'univers d'Agatha Christie que des premiers "Blake et Mortimer" d'Edgar P.Jacobs, loin du fantastique et de la science fiction.En écho à la jeunesse de Philip Mortimer, nous découvrons ici, celle de Francis Blake, alors qu'il n'était que simple étudiant.
Cette édition étant limitée à 6000 exemplaires, je ne peux que vous encourager à lire cette aventure de Blake et Mortimer, dans ce format assez original, et fort peu courru dans le monde de la bd.(bien que les éditions Blake et Mortimer aient sorti en 2011 en format proche du format à l'italienne, avec "les sarcophages d'Açoka", condensé assez raté des deux tomes des "sarcophages du 6ème continent" et "le sanctuaire du Gondwana")
GimpUser
Le 18/11/2012 à 13:28:20
Je rejoins Pierreyves sur son commentaire et j'y ajoute que l'inspecteur Colombo nous ayant habitué à être observateur, les bris de glace au sol nous laissent penser que la glace a été brisée de l'intérieur après avoir été ouverte. Sans cela, les morceaux de verre seraient tombés dans la vitrine et non au sol ... Le voleur avait donc la clé et a cassé la vitre après le vol.
Facile à déduire et la supposition que l'auteur met dans la bouche de Mortimer comme quoi le violon aurait pu passer par le trou est, dès lors, surprenante ...
Rien d'autre à dire si ce n'est que si "final" peut s'écrire avec ou sans e final (grand final ou grand finale), l'écrire sans e aurait été plus judicieux (dernière case page 57).
À une époque ou l'orthographe est de moins en moins maîtrisé, faisons une distinction simple entre 'grand final' et "grande finale".
Ceci dit, merci de nous avoir évité l'aventure en 2 tomes avec néanmoins un (tout petit) reproche : la cape et la cagoule, ça fait vraiment serie B des années 50.