Résumé: Deux ans se sont écoulés depuis le jour où Van Helsing enfonça un pieu de chêne dans le coeur de Dracula, mettant ainsi un terme à son règne infernal. Cependant, l’homme n’en est pas sorti indemne. Maintenant installé à Londres, Van Helsing est depuis plongé dans une profonde dépression. Désespéré de voir ainsi son ami prostré dans ses appartements, Abberline, inspecteur à Scotland Yard, lui propose de l’accompagner afin de mener enquête sur une série de meurtres perpétrés dans l’East End par un dément que la presse a surnommé “Jack l’Éventreur”.
Van Helsing finira par accepter. Débutera alors une nouvelle chasse contre le Mal…
A
lors qu’il s’apprête à détruire Dracula, le monstre murmure quelque chose à l’oreille de Van Helsing qui semble le tétaniser. S’arrachant de l’emprise du vampire, le chasseur parvient à l'anéantir. Deux ans ont passé, Van Helsing est marqué par son dernier combat et a sombré dans une profonde dépression. L’inspecteur Abberline va le sortir de sa torpeur en lui proposant de l’aider dans l’enquête sur des meurtres sordides perpétrés par « Jack l’Éventreur ».
Bien évidemment, ce livre paraît alors que, le mois précédent, sortait Jack l’Éventreur dans la même collection. Bien sûr, les titres « X célèbre contre Y renommé » n’augurent pas spécifiquement d’œuvres de qualité. En l'occurence, Jacques Lamontagne a choisi un angle d’approche plutôt intéressant. Certes, la trame ne déborde pas d’originalité, l’auteur proposant une enquête très « holmesienne », mais la toile est habilement tissée, même si elle ne réserve pas de réelle surprise quant à la traque du sérial killer, et la lecture s’avère agréable et fluide. L’intérêt se situe au niveau de la personnalité de Van Helsing. Les mystérieux propos de Dracula, sa dépression, son addiction à la drogue, ses rêves, la réaction, à son réveil, de la victime qui est parvenue à échapper au tueur, tout contribue à créer curiosité et ambiguïté. Le fait qu’il soit manifestement suivi (par son valet qui cherche à le protéger ?) ajoute à l’ambivalence du héros.
Le dessin de Siniśa Radović remplit très correctement son office. Relativement classique, il offre des personnages bien caractérisés, des décors soignés de ce Londres de la fin du dix-neuvième siècle. La colorisation participe également à la création de l’ambiance.
Sans arguments majeurs, ce premier tome est suffisamment sérieusement construit pour éveiller l’intérêt et donner envie de découvrir la fin.