Résumé: Au seuil de l'an 2000, la maladie mortelle qu'est le VRH fait des ravages dans la société et transforme les malades en parias. La découverte du médicament qui stoppera ce fléau devient un enjeu politique majeur et enquêter sur ce scandale peut conduire à la mort... Un formidable récit d'anticipation où fiction et réalité ne sont pas si éloignés... Toff rencontre Béhé en 1986. Tous deux dotés d'une imagination fertile, ils décident de mettre à profit leur connaissance du monde scientifique pour écrire des scénarios qui correspondent parfaitement au trait précis et réaliste de Joseph Béhé.
Quel plaisir de pouvoir retrouver les rues d'un Strasbourg plongé dans le futur. C'est rare que l'avenir du monde se décide dans une ville provinciale mais pourquoi pas, après tout ?
Le dessin n'est certes pas exceptionnel mais il reste très correct malgré une colorisation qui a assez mal vieillie.
Le futur imaginé puisse directement ses racines dans le passé avec par exemple la montée du nazisme sur fond de crise économique. Ici, c'est un virus de type HIV qui prend le relais de la peur favorisant l'installation d'un pouvoir fasciste. J'ai un peu regretté la dimension de masse qu'avait réussi à atteindre une série comme V pour Vendetta et que "Péché mortel" ne réussi pas à produire.
Il y a également des détails qui tuent dans l'imagination du futur de la part des auteurs. Les écrans TV sont par exemple des tubes cathodiques alors que nous vivons dans l'air de la télévision aux écrans ultra-plat. Cela enlève pas mal de crédibilité à la description de cet avenir.
Pour le reste, le scénario est béton avec une fin totalement surprenante quant à l'identité du traite et ses raisons.
Lelou
Le 02/04/2018 à 15:39:01
Une édition encore de 06/89
avec autocollant dans le coin supérieur droit du 1er plat
avec mention "Consécration LAURIERS DE CRYSTAL"
voltaire
Le 26/11/2008 à 09:34:04
Cet album était conçu à l'origine comme un one shot mais son succès (relatif) en a fait une série. Il y a beaucoup de bonnes choses dans cette histoire qui parle d'un virus VRH décimant la planète et entraînant une réaction des plus autoritaires du gouvernement.
Au moment de l'apparition du virus du Sida quelques "bonnes âmes" extrêmistes avaient préconisé un tatouage sur les malades afin qu'on puisse les reconnaître. Cette histoire reprend cette base et va juste un petit peu plus loin, le tout conforté par un gouvernement qui vire vers la dictature de droite.
Le ton désespéré, malgré une fin plus souriante, était rare à l'époque (et même encore aujourd'hui) puisque les "gentils" sont loin de triompher. L'album fourmille de micro-détails qui le rendent bigrement intéressant (certaines professionnelles ont une fleur de lys tatouée comme les prostituées sous les rois de France). Bref, il y a toujours quelque chose à voir ou revoir.
De plus découvrir le Strasbourg du futur est vraiment très chouette.
Seul vrai regret, les couleurs ne sont pas terribles (au moins dans l'édition originale), un Chagnaud devrait se pencher sur la question.
Nicobax
Le 08/09/2008 à 16:05:43
Y a un paquet de choses intéressantes mises en place, j'aime bien le coté anticipation assez réaliste du scénario. Un virus genre SIDA contamine de façon massive (on sait pas trop ce qu'il provoque c'est bizarre d'ailleurs mais il se transmet par le sang et la salive) ce qui a provoqué la mise en place de restrictions sévères de liberté (suppression de ce qui peut être subversif dans l'art, permis de célibat, milice omniprésente) et la montée d'un parti extrémiste religieux genre FN décomplexé qui complote avec des scientifiques pour prendre le pouvoir.
Les scientifiques sont au centre du débat et certains se tirent dans les pattes pour être celui qui trouvera le vaccin au VRH, par tous les moyens nécessaires même pour les mieux intentionnés. Quant aux contaminés ils sont parqués dans des camps où règne la violence.
Un peu trop de choses d'un coup, on n'a pas le temps de s'impliquer dans l'histoire et de s'attacher aux personnages. Une bonne introduction on va dire, faut voir ce que donnera la suite.
En revanche, pas fan du dessin de Joseph Béhé que je trouve un peu fouilli et un peu "écœurant". Ajoutez à ça un lettrage un peu baclé (c'est un détail mais ça conforte dans une impression de bâclage) et du point de vue graphique, on a un premier tome un peu fatiguant. A suivre...