Résumé: Avec Les Monstres de Mayuko, Marie Caillou écrit un merveilleux conte qui puise dans l'univers onirique japonais.
Les Monstres de Mayuko se déroulent en hiver dans l'empire du Soleil-Levant. Une fillette, Mayuko, s'amuse devant sa maison ; elle bombarde de boules de neige deux statuettes porte-bonheur, le renard Kitsune et le chien Tanuki. Le soir, Mayuko se sent fiévreuse et, dans la nuit, elle se lève pour retrouver sa maman. Mais la maison prend alors un aspect étrange : les murs s'effacent et laissent place à des paysages étranges et exotiques, peuplés de créatures fantastiques, rusées et malfaisantes...
Les Monstres de Mayuko sont un bijou graphique proposé dans un livre-écrin : marquage à chaud sur la couverture et vernis sélectif.
M
ayuko est une jeune espiègle qui aime lancer des boules de neige sur Kitsune et Tanuki, les deux yōkai qui protègent la petite maison de ses parents. Mais les Esprits peuvent, eux aussi, se montrer facétieux et ils savent se jouer des petites filles fiévreuses en les entraînant aux pays des songes, là où les renards sont bleus, les bisounours buveurs de saké et les reines impassibles, égéries de la cérémonie du thé.
Les Monstres de Mayuko séduit tout d’abord par son aspect. Au milieu des autres parutions, il sait se singulariser par une couverture au format atypique et un graphisme coloré autant qu’épuré. Puis, lorsque la main saisit enfin l’album, le papier épais et mat annonce une lecture sensuelle, du bout des doigts. L’attente gourmande qui s’ensuit n’est en rien déçue car, dès la première page, le monde imaginaire de Marie Caillou se met subtilement et irrémédiablement en place. Le découpage est sobre et géométrique, les pleines pages permettent à l’illustratrice de... s’illustrer. Le trait est expressif bien que très stylisé et les aplats de couleurs comme les motifs géométriques - très seventies - confèrent à l’ouvrage une apparence vintage bien dans l’air du temps. Mais au-delà de l’aspect visuel, très flatteur, il y a un univers onirique qui, s’il nous emmène au pays du Soleil levant, possède quelques similitudes troublantes avec un fameux conte anglais... À y regarder de plus près, Marie Caillou a des faux-airs de Lewis Carroll et Mayuko pourrait bien être la version nippone de la célébrissime Alice. En effet, la jeune ingénue - dont la sensualité juvénile ravirait quelques vieux Japonais - sait se frayer son chemin dans la forêt cauchemardesque de Tengu ou dans le dédale fantasmagorique du château de la Reine Impassible. Toutefois, le caractère bien trempé de l’héroïne s'accompagne parfois de dialogues qui tranchent avec l’ingénuité du dessin et le propos.
Avec brio, Marie Caillou sait donner couleurs et contours à ses rêveries japonaises et sa maîtrise de la palette graphique lui permet d'offrir, avec modernité, un album possédant tous les charmes et la nostalgie des contes pour petits et grands.
Les avis
Erik67
Le 27/07/2022 à 20:55:41
On a moins de scrupule à laisser 1 étoile surtout quand on n'est pas le seul. Dire que je me suis ennuyé serait un doux euphémisme. L'auteur a puisé dans l'univers onirique japonais pour nous offrir une histoire à dormir debout sans vouloir être hermétique. Le graphisme est froid et presque figé. Même la colorisation ne parvient pas à donner de l'éclat bien au contraire. C'est vieillot et désuet. Les personnages sont peu expressifs. Le public visé sera celui des enfants et encore. Il n'a pas cette passion qui ferait qu'on serait emporter par ce conte. C'est totalement vide de sens à moins de respecter les portes-bonheur.