Résumé: Jules est un ancien cadre d'une entreprise pharmaceutique qui a tout perdu, son emploi, ses illusions, sa fiancée Ecoeuré par la course au profit de la société d'aujourd'hui, il s'est réfugié dans la marginalité et vit seul dans une caravane. Un jour, il fait la connaissance d'immigrants clandestins qui se cachent près de chez lui. Il décide de les aider à traverser la Manche et à s'installer en Angleterre.
Parallèlement, Jules se découvre l'étrange capacité de se projeter mentalement n'importe où sur la planète grâce à un logiciel de visualisation satellite. Jules et ces clandestins africains ont un point commun : ce sont, à leur manière, d'étonnants voyageurs, des faiseurs de destinées. Ce sont des âmes nomades
Je n'ai pas été totalement charmé par ce voyage où les âmes vagabondent comme des nomades. C'est emprunt de poésie mêlé à une situation un peu fantastique avec pour thématique central les clandestins en quête d'une société plus juste.
Il y a certes une générosité d'esprit qu'on ne peut qu'admirer surtout venant d'un haut cadre qui rompt avec la logique purement capitalistique. Abandonner sa position et aller vers les exclus est déjà en soi une grande aventure humaine.
Il manque sans doute un petit supplément d'âme qui ferait toute la différence. Et surtout, il émane une grande naïveté de l'ensemble. A vrai dire l'histoire de ce don d'ubiquité fait perdre toute crédibilité à un récit qui se voulait être une réflexion sur les valeurs de notre société.
mome
Le 05/04/2012 à 23:08:51
Olivier Merle choisit de nous interpeller en cette période de crise avec un héros (Jules) qui a tout perdu après avoir remis en cause les pratiques très capitalistiques de son entreprise et qui vit en marginal bien décidé à ne pas collaborer au fonctionnement de cette société. Il va se retrouver confronté à des personnes encore plus marginalisées que lui : des clandestins africains arrivés en France par hasard alors qu’ils souhaitent rejoindre l’Angleterre.
Cette réflexion sur notre société, ses valeurs et ses contradictions mais également sur l’amitié, le don de soi, est agréable à lire, bénéficiant d’une mise en scène efficace. Ah, j’allais oublier, Jules a le don, via Google Earth, de se projeter mentalement où il le souhaite dans le monde. Ce don servira dans le récit, mais n’apporte finalement pas grand-chose.
Le dessin de Tefenkgi est plutôt agréable et le découpage réussi. Sa ligne claire est relativement classique et rend la lecture fluide. On pourra relever quelques visages imprécis et un manque d’expressivité.
Une lecture agréable donc, d’une BD qui interpelle et pose de bonnes questions même si le tout est gentiment naïf, un peu rapide et superficiel et peine à vraiment décoller.