Info édition : Couverture pelliculée souple avec rabats.
Les différences avec l'édition référencées BEL 51746 sont visibles au 4e plat de couverture :
au-dessus du n°ISBN : "C0004"
au-dessus du code barre : "ISBN : 978-2-203-39626-5"
au-dessous du code barre : "code prix : CA58"
A
l’initiative de Frédéric Boilet, les contributions de dix-sept auteurs, européens et japonais, sont réunies dans un même recueil sobrement intitulé Japon. Dix-sept courts récits qui ont pour décor dix-sept villes différentes. De chapitre en chapitre, l'itinéraire conduit du sud au nord du pays.
Le casting est alléchant mêlant des références incontournables sous la férule d’un homme qui maîtrise admirablement son sujet. Les locaux Taniguchi, Matsumoto, Takahama et Hanawa côtoient ainsi les invités Sfar, De Crécy, Guibert, Schuitten et Davodeau. Pourtant, pour cet exercice, il n’est pas question de rencontre en tant que telle puisque chacun œuvre depuis une ville différente selon un quadrillage probablement judicieux pour qui souhaite dépeindre des régions différentes. C'est sans doute dommage mais les agendas sont impitoyables. Le ton est plutôt à la carte blanche, chacun dans son style propre se chargeant de livrer son dépaysement, son humeur, ses rencontres pour les uns, son quotidien, sa terre natale, des histoires locales – réelles ou non – pour les autres. Et chacun fait ce qu'il sait faire le mieux : Schuitten&Peeters font du Schuitten&Peeters, Sfar du Sfar etc...
Que me reste-t-il de cet album une fois la dernière page refermée ?
Le plaisir de retrouver sous la bannière d’un projet commun une pléiade d’auteurs que j’apprécie ? Toujours ça de gagné en effet quand on est avide de tout lire voire de tout posséder de leurs créations. Ça prête à rire mais pourquoi cacher que c'est un réel atout pour ce genre d'ouvrage.
Le plaisir de découvrir de nouveaux talents ? De ce point de vue, chacun voit midi à sa porte, en fonction de ce qu’il a déjà lu. Les habitués de la collection Sakka, les non rétifs au manga d’auteurs (tiens c’est redondant avec ce qui précède ça…), les amateurs de la déjà ancienne « nouvelle vague » d’auteurs européens nageront dans des eaux familières. N'oublions pas non plus qu'il est prévu une traduction en 5 langues et qu'il sera donné à d'autres l'occasion de découvrir ces "proches" de Frédéric Boilet. Restent en ce qui me concerne deux découvertes parmi les récits qui ouvrent l’album, l'un lourd de nostalgie ou l'autre plein de fraîcheur.
Le sentiment de découvrir le Japon ? Ce serait très exagéré tant les historiettes, qui n’ont pas valeur de témoignages, sont courtes, libres de toutes contraintes pour choisir leurs registres et leurs formes, et finalement totalement hétéroclites. Sans doute la conséquence d’une ligne éditoriale qui s’affranchit volontairement et sans ambiguïté de toute… ligne éditoriale.
L’impression de mieux connaître les japonais ? Pas plus qu’il n’est un guide touristique, Japon n’a pas vocation à tracer le profil du japonais-type (ce serait aussi vain qu’inutile). Il n’offre ici que quelques portraits rapportés d’un séjour d’une quinzaine de jours. Ceux, typiques de la plume de leurs auteurs, de Sfar et de Davodeau sont assez éloquents. L’un a choisi de décrire les usages d’une population plutôt jeune tournée vers les autres cultures (avec son ami Walter, coloriste de son état et insulaire depuis quelques années, en guise de guide renommé Oualtera pour la circonstance) et l’autre s’est intéressé à un ainé attaché à sa terre. C’est complémentaire mais il est difficile de ne pas soupçonner la patte bienveillante du hasard dans cette affaire.
Alors qu’est ce qui fait que je suis client de ce type d’ouvrage ? Un certain goût pour le sujet, un goût pour le travail de ces auteurs-là, un goût pour les patchworks qui font passer d’un univers à l’autre en un battement de cil. En somme, le même type d’arguments qui me font vite reposer un livre qui parlerait d’un thème qui me laisse froid, signé par des auteurs avec lesquels je ne me sens pas d’atomes crochus, au motif aussi qu’il s’agit d’une juxtaposition de genres disparates qui passent du coq à l’âne. La frontière entre l’un et l’autre…
Les avis
Hugui
Le 02/06/2012 à 17:42:23
Comme tout ouvrage collectif, il y a du bon et du moins bon dans ces courts récits d'une impression du Japon qui donnent une vue multiple de ce pays.
Chaque auteur est à la hauteur de sa réputation mais aucun récit ne marque vraiment.
Au total cela donne des images intéressantes et donne envie d'y aller plus que de se contenter de cette lecture.