Le 27/02/2024 à 23:17:54
Sokal dessine vraiment mal mais il le fait merveilleusement. Les lignes de fuites sont au zef, les corps sont aux stéréotypes absolues et engoncés dans les défauts de ligne de courbe. Mais cette malaisance picturale donne un cachet unique. Et Sokal, par contre, dessine merveilleusement les émotions animalières, les fourrures et l'anthropomorphisme. Et surtout l'ambiance noire, l'atmosphère poisseuse, là, Sokal est un maitre. Car la lecture est collante, huileuse. Elle n'est pas agréable bien au contraire. Le malaise est là toujours à chaque planche, chaque case. Dans cet opus, l'un des meilleurs de la série, la violence est dans chaque personnages liés, tous, à des destins mortifères allant de l'espoir à la destruction. Canardo est dans ce cadre un témoin à la Sam Spade, alcoolisé et traine savate. Ici Sokal connaît la littérature russe et la violence des personnages russes. Sokal, alors, dépiaute le tout pour construire une fable d'une violence rare avec des dialogues parfois d'une précision émotionnelle rare. Et le final à la Dostoïevski est au diapason de toute la lecture. La fille de Raspoutine est peut être l'un des plus beaux personnages que j'ai croisé en BD. Alors, il y a des moments de drôleries, drôles et grotesque dans une tragédie humaine, violente mais tout aussi grotesque dans ses excès. Sokal fait du théâtre russe dans une BD. Et c'est une vrai réussite.Le 12/11/2023 à 11:39:01
Dans cette histoire, on va suivre Canardo qui va accompagner la fille de Raspoutine en Sibérie, pour retrouver son Père. Celui-ci est également à sa recherche, pour satisfaire sa quête d’immortalité. Une histoire Top. La cruauté de Raspoutine est ignoble, encore une histoire avec beaucoup de noirceur, de sang, d’humour. L’atmosphère de la Sibérie colle très bien à l’histoire, on sent le froid, la solitude. On rentre bien dans la peau de chaque personnage. Et la fin de cette aventure est magnifique, elle colle parfaitement avec le début du récit.BDGest 2014 - Tous droits réservés