Résumé: Quand Tomoki arrive à Matsup, il croit naïvement qu'il pourra perfectionner son talent pour les équations. Mais son allure de premier de la classe est loin d'être bien vue dans cette école quelque peu spéciale. Bien au contraire... Il devient le bouc émissaire idéal des élèves venus spécialement pour devenir les futurs rois du crime ! Simple erreur d'aiguillage qui risque de lui être fatale ? Pas si sûr... Un premier tome qui démarre en trombe et qui ravira les jeunes lecteurs férus de mangas !
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etit génie des maths, Tomoki devait faire sa rentrée dans un établissement spécialisé, mais MatsuP, où il est inscrit, se révèle être une école de formation pour les futurs criminels en puissance. Mal armé pour se faire respecter, le gentil garçon devient vite le souffre-douleur de ses camarades. Un jour, après une énième course-poursuite, Tomoki pénètre dans une salle où se dressent les mannequins des pires malfrats. La chute de l’un d’entre eux libère une sphère portant une équation que l’adolescent résout sans problème. Pour le meilleur, ou pour le pire… Seule l’ombre rouge qui surveille Tomoki sait ce qu’il en est.
Un enfant de chœur au milieu de la cour des méchants pas beaux, une quête à venir qui sent le soufre, un mystérieux personnage aux intentions troubles et quelques formules mathématiques en guise de pouvoir secret. Le tout sur fond de collège-pensionnat façon Poudlard mais en version very very bad. Voilà, grosso modo, le fond de Crime School, une série orientée vers le public jeunesse, ainsi que l’indiquent assez clairement le format (facile à glisser dans le cartable) et le découpage très aéré des planches. S’y ajoute évidemment une bonne dose d’humour, histoire de rentre tout ceci gai et distrayant.
La mise en place du récit est plutôt réussie, Jean-David Morvan ménageant avec soin son entrée en matière et disposant progressivement et adroitement les premières pièces du puzzle. Le don du héros très propret sur lui est un atout intéressant et qui ne manque pas d’originalité. Cependant, le côté par trop caricatural des protagonistes et la facilité de certaines ficelles viennent largement pondérer ce bon point. Il en est de même pour l’absence de charisme de Tomoki – dégoulinant de mièvrerie au début, peu crédible comme caïd, même sous influence, par la suite - qui, pour l’instant, se contente de subir les événements. Par ailleurs, le mystère autour de l’ombre rouge laisse entrevoir trop d’évidences pour maintenir longtemps la curiosité du lecteur, à moins de quelque(s) véritable(s) surprise(s) scénaristique(s) dans les prochains tomes. En attendant, rien de bien neuf à signaler.
L’intrigue s’appuie sur le dessin dynamique de Hiroyuki Ooshima qui, en soi, n’est pas vilain, mais pâtit du format choisi. Le trait s’avère par trop épais et ne gagne rien, bien au contraire, dans les quelques scènes en pleine-page, l’impression d’agrandi excessif primant sur tout. Néanmoins, le graphisme saura séduire par son expressivité indéniable et ses cadrages cinématographiques bien faits. Enfin, la colorisation est des plus péchues, ce qui ne devrait pas déplaire au public visé, du moins si la luminosité et la saturation des couleurs ne lui saute pas trop aux yeux.
Vite lu, vite oublié, La rentrée des crasses convainc très moyennement.