Info édition : Noté "Première édition". Avec un complément de 5 pages en fin d'album.
Résumé: Skyvore island, mai 1857. Au cur de la tempête, La Désirée fend les flots au large de l'Irlande. À son bord, des bagnardes enchaînées qui en échange d'une remise de peine ont accepté de s'exiler à Cayenne. Parmi elles, le matricule 3492, alias Julie Saintange, s'abandonne à la mélancolie. Les souvenirs de Bernard Sambre se disputent à ceux de Bernard-Marie, leur enfant commun. Le premier est mort, le second lui a été volé Quand soudain, éventré par un récif, le bateau sombre dans une mer démontée. Malgré ses chaînes, Julie survit à la noyade. Elle échoue au pied d'un phare perdu en pleine mer. Adam Scott Shagreen, le gardien des lieux, lui offre l'hospitalité dans ce qu'il appelle son purgatoire et l'accueille avec ces mots : «Vous êtes une miraculée » Mais, comme en écho, dans la pénombre, Julie entend la voix du fantôme de Bernard qui lui demande « Pourquoi as-tu survécu, Julie ? Tu ne m'aimes plus ? »Sambre est une série à part dans l'univers de la bande dessinée. Dès sa sortie, le premier album a franchi la barre des 100 000 exemplaires, raflé nombre de prix internationaux et suscité les louanges des professionnels. Le second album, publié quatre ans plus tard, confirma le succès initial. Pour la première fois depuis les Blake et Mortimer de Jacobs, une série voit son succès croître sans devoir passer par le biais d'une parution régulière. Telle est la marque Sambre qui s'inscrit, album après album, comme l'uvre d'exception d'un artiste majeur. Le sixième album sera donc l'événement BD du premier semestre 2011.
Yslaire oublie enfin les Sambre pour se concentrer sur Julie. Suite à un naufrage, elle est sauvée par un gardien de phare sur îlot isolé. Les deux personnages, aussi torturés l'un que l'autre, s’apprivoisent tout au long de l'album. Un peu d'humanité dans cette série bien sombre. Les dessins sont magnifiques.
willybouze
Le 21/12/2011 à 13:57:50
Si le 5ème tome était un signe de nouveau départ, ce 6ème opus nous confirme que la machine a bien démarré.
Julie est confrontée aux morts et aux vivants, aux vivants qui meurent, aux morts qui la hantent... En parallèle, son fils affrontent les mêmes démons : les morts, les disparus, les vivants, les proches, les supposés fantômes...
Les "méchants" sont presque silencieux dans ce bouquin. Mais les "gentils" le sont vraiment, même sous des aspects sombres.
Inutile de disserter sur le grand talent d'Yslaire pour rendre les ambiances, tant sur les paysages que sur les personnages. J'ai déjà parlé de son sens de la lumière et, dans ce contexte insulaire irlandais, c'est particulièrement perceptible.
Il faut reconnaître ici à l'auteur de ne pas négliger ses personnages, de ne pas éluder leurs mauvais côtés, de nous attacher à eux malgré ce qu'ils sont, ce qu'ils ont pu avoir fait ou pas...
Me voilà à nouveau happé par la série et j'attends la suite avec impatience !
DixSept
Le 08/07/2011 à 21:41:26
La mort est parfois facétieuse… alors qu’elle se dérobe devant Julie, elle fauche sans ménagement les côtes irlandaises à l’occasion d’un naufrage ou d’une épidémie de mauvaise fièvre.
La mort, la douleur, le tourment ou la souffrance prennent, avec le dessin d’Yslaire, une dimension esthétique pour le moins fascinante. Aussi, au-delà d’un scénario dans la plus pure tradition romantique, cette saga porte en elle toute les qualités de ce que d’aucun qualifierait d’œuvre majeure.
Cet album est ce ceux qui captivent littéralement le lecteur. Aussi, ce dernier ne peut qu’être touché par la justesse et la fragilité d’un trait qui sait si bien mettre à nue l’âme tourmentée de ses personnages, rendre palpable les embruns d’une mer déchainée ou la mélancolie qui étreint Julie.
Sambre est de ces albums qu’il faut savoir attendre !
masterbobo
Le 25/06/2011 à 19:06:55
Sambre...
Presque 8 ans après la parution du cinquième tome, Yslaire nous emporte avec toujours autant, si pas plus, de fascination dans cet univers qui ne pourrait laisser indifférent.
Chacun de ses dessins, chaque case de chaque planche force l'admiration et inspire le respect. Les expressions des visages sont excellentes dans toutes leur nuances, aussi infimes soient-elles. Et les paysages, sombres et intenses à souhait.
Julie Saintange est pareille à elle-même, belle, torturée et intrigante.
J'attends déjà la suite de la série de ce dessinateur qui n'en est sûrement pas à son apogée et qui n'en finira pas de nous étonner.