Résumé: Paris, 1793. Jack, un jeune suédois épris de liberté, va se trouver confronté à la cruelle réalité de la Terreur lorsque ses futurs beaux-parents sont condamnés à la guillotine, et leur fille spoliée de tous ses biens. Lui-même révolutionnaire convaincu, il va s'avouer impuissant à empêcher l'exécution du jugement, tandis que Claire, désespérée, s'éloigne brutalement de lui. Prête à tout risquer pour venger les siens, elle rejoint les rangs des Malfaisants, une poignée d'insurgés recherchés pour l'assassinat de citoyens soldats. Tout se précipite lorsque le juré responsable de la sentence se fait poignarder par une jeune femme inconnue en laquelle, pourtant, un soldat reconnaît Claire...
Avec ce premier épisode plein de bruit et de fureur, Sylvain Runberg ("Orbital") et Thibaut de Rochebrune posent les bases de la destinée de Jack, l'aventurier idéaliste pris dans la tourmente de l'histoire.
L
es temps troublés de la France de la fin du 18e siècle sont propices à l’apparition de groupuscules de tous horizons, "la Terreur" génèrant des réactions parfois tout aussi violentes, les Malfaisants sont de ceux-là. Jack, jeune idéaliste suédois tombé amoureux de l’esprit révolutionnaire français et de Claire, la fille d’un général républicain, se voit plongé dans le chaos des années terribles de l’après 1789. Dans un Paris où il ne fait pas bon vivre lorsque l’on a décidé de dire ce que l’on pense, Jack va devoir se battre contre ses idées pour sauver sa bien-aimée. L’heure des choix a sonné.
On ne retient souvent de cette période que le bien qui en a résulté : la révolution, la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, les premières heures de la République, la liberté d’expression (sic). Mais la décennie qui a suivi le 14 juillet 1789 a également été l’une des plus sanglantes marquée par une activité sans commune mesure de la guillotine, autre "bienfait" de cette fin de siècle, terreau fertile à la mixité d’une vérité historique et d’une romance. Runberg (Orbital, Hammerfall, London calling) et De Rochebrune (Bluehope, Filii) plongent leur héros au cœur d’une conspiration destinée à mettre en scène l’essentiel des ressorts classiques d’un tel récit : visite des catacombes, échauffourées musclées dans les rues de la capitale, justice aveugle et évasions associées ainsi que les incompréhensions et quiproquo sentimentaux de rigueur. Le tout est servi par un dessin dynamique, parfois un peu trop édulcoré d’arrières plans, adapté à une époque où tout était possible, risqué, mais possible. La fougue de Jack est ici bien visible, c’est haletant et c’est l’essentiel.
Une vision non politiquement correcte à l’heure où la Mairie de Paris refuse à Robespierre d’apposer son nom sur une plaque de rue. Lorsque la réalité rejoint la fiction pour rétablir une part de vérité et venger Claire 200 ans plus tard.