Une nouvelle fois nous retrouvons l’infatigable petit guerrier barbare de Kid Paddle empêtré dans ses aventures virtuelles tragi-comiques, et une nouvelle fois, le plaisir de lecture est au rendez-vous.
Sound of Silence a beau être déjà le sixième tome de la série Game Over, le scénario a beau être d’une simplicité confondante (suite sans continuité d’aventures drôles à raison d’une par page) et mettre systématiquement en jeu les mêmes « ressorts » tragi-comiques selon un schéma bien rôdé (découverte d’un moyen de progresser dans le jeu qui semble parfait dans un premier temps, effets avantageux dans un second temps, soudaineté des « effets secondaires » ou révélation des imprévus dans un dernier temps), le sourire spontané est toujours au rendez-vous quand arrive le dénouement.
Les points forts de la « recette » Game Over sont toujours présents :
- Réussite particulière de l’illustration de couverture.
- Un dessin par ailleurs élégant, parfaitement adapté (décors, expressions et attitudes de la princesse, du petit barbare, des monstres…).
- Une mise en scène efficace ménageant souvent un effet de surprise totale.
- Un « fonds » de gags sans cesse renouvelé.
Enfin, les premières pages d’introduction et leur séquence de dialogues savoureusement loufoques (victoire d’Horace qui arrive à la conclusion des décapsuleurs en or) offrent un plaisir supplémentaire au lecteur, en mettant en scène les héros de la série Kid Paddle.
Quelques petites choses décevantes tout de même :
- En haut de chaque page est figuré le petit barbare, malheureusement toujours dessiné dans la même pose, alors qu’il aurait pu être amusant pour le lecteur de scruter au fil des pages des modifications d’attitude et d’expression.
- Au terme de chaque séquence est dessinée une case « Game over », dont le traitement est fort inégal. La case peut en effet être particulièrement réussie, illustrant rétrospectivement le « ressort » principal du gag sous un jour nouveau et imagé (cf le coupe-ongle, p.39) comme elle peut être totalement ratée, ne faisant que répéter lourdement ce qui a fait le gag, et que le lecteur a parfaitement en mémoire sans avoir besoin d’en avoir la redite (p. 32 par exemple).
- Le coup du « bisou » final assez « faible » à mon sens, comparé à la tenue du reste de l’album.
Une lecture donc divertissante, pour petits comme pour grands, procurant plaisir simple et bon moment.