Résumé: Berlin, 1936. Bob et Charly, anciens inspecteurs de Scotland Yard, spécialisés dans la traque aux charlatans et faux spirits, débarquent en Allemagne. Tous deux, amis autrefois, se retrouvent au même lieu de rendez-vous. Qui est donc cette jeune Allemande qui les a contactés ? Troublés, ils sont loin d'imaginer qu'ils viennent de prendre part à la plus effroyable guerre des magiciens jamais connue...
D
ans les années 30, Berlin n’est pas une ville agréable pour deux quinquagénaires juifs anglais. Ils ont pourtant une motivation de tous les diables : sauver leur amour de jeunesse. Ensemble, à Londres, ils avaient connu la même femme au même moment, Lili Thiel, alors apprentie magicienne. Une génération plus tard, la fille de Lili leur écrit à chacun, dans l’espoir de savoir qui des deux est son père et lequel saura retrouver sa mère disparue. Elle n’imagine pas que Charles Fagin et Bob Shylock répondent tous deux à ce S.O.S., malgré l’hostilité de la ville en proie aux nazis. En dépit de leur rancune respective, Charly et Bob se serrent les coudes et se lancent tête baissée dans l’aventure. Ils ne voient pas qu’ils tombent peu à peu dans un piège mais comprennent qu’ils ne peuvent se fier à personne. Mais dans le monde de la magie, tout n’est-il pas qu’illusion ?
La guerre des magiciens est un album comme on n’en fait plus. La première impression laisse un sentiment de désuétude : les couleurs à l’aquarelle, le profil des personnages presque affublés à la Dick Tracy, puis le scénario, à la fois policier, aventurier et humain. L’intrigue montre une intensité, une suite d’événements digne du polar, avec quelque chose de démodé, ce qui en fait son charme. Les auteurs ne sont pas avares de détails, ni d’humour. Les influences de Carlos Trillo, Robert Dal Pra’ et Domingo Mandrafina semblent être multiples : avec un soupçon de Léo Mallet dans le détachement des personnages vis-à-vis de l’action, une sculpture des héros digne de polar noir américain et peut être même un peu de Will Eisner dans les attitudes et le nom de Fagin, partagé également avec un protagoniste d’Oliver Twist.
Dans les premières pages, le lien avec le titre est distant, Bob et Charly découvrant leur « mission ». À l’instar d’un Tintin qui se laisse porter par les évènements sans vraiment les créer, les deux compères vont de rebondissements en changements de trajectoire, sans jamais perdre le lecteur. L’ambiance passe alors de l’historique au policier puis au fantastique et devient même sentimentale. Un mélange qui donne un corps fourni au récit, sans que celui-ci soit pesant ni haletant. Un bel équilibre entre un premier tome d’introduction et une aventure rondement menée.
La complémentarité des auteurs donne naissance à un bel album, dans lequel seul le rendu des scènes d’action et des mouvements en général pèche (regrettable pour un récit en partie basé sur l’aventure). Malgré tout, la suite est attendue avec impatience.
La preview
Les avis
Erik67
Le 14/12/2020 à 11:09:45
La guerre des magiciens est une curieuse série. Elle commence de manière assez sérieuse dans une capitale allemande en proie au nazisme. Il est d'ailleurs curieux que deux voyageurs anglais qui sont juifs aient pu obtenir des passeports en 1936 pour visiter Berlin. Cela ne parait pas crédible.
La suite ne le sera guère plus avec une fille qui tente de faire assassiner sa mère par la Gestapo ainsi que cette guerre des magiciens qui peut décider du sort de la guerre qui se prépare. Espionnage et ésotérisme seront au menu de cette nouvelle série qui rappelle par certains côtés L'Histoire Secrète de Pecau.
Au-delà de toutes ces maladresses, on appréciera le trait d'un dessin très réaliste. Les rues de Berlin fourmillent de détails. Cependant, la mise en scène se révèle assez laborieuse. L'ensemble demeure à peine passable. Pas assez de souffle.
BIBI37
Le 04/09/2011 à 23:11:30
Plutôt déçu par cet album.
L'histoire se situe dans le Berlin d'entre 2 guerres au moment de la montée du nazisme. Deux reporters spécialistes dans la chasse aux faux magiciens doivent retrouver une femme qu'il ont tout deux bien connue. Leur tache se complique puisqu'ils sont juifs et elle aussi.
Le scénario est conventionnel sans grande surprise. Les dessins plutôt moyens et l'ensemble ne m'a laissé un grand souvenir.
Pas sur de répondre présent pour le tome 2.
5/10.
DixSept
Le 19/05/2011 à 21:31:03
En 1936 à Berlin, la jeune Greta Thiel demande à deux anciens amants de sa mère de retrouver cette dernière. Mais dans une ville où les excès même les plus ésotériques sont possibles, cette recherche prendra rapidement une tournure particulière.
En jouant de l’ambigüité entre illusion et occultisme, Carlos Trillo (décédé depuis peu) et Roberto Dal Pra’ nous proposent un album qui explore la fascination du genre humain pour la magie… quelle soit noire ou blanche.
Avec une certaine ironie, les deux scénaristes dépeignent un Berlin d’avant-guerre tout à fait crédible et parfaitement mis en image grâce au réalisme du graphisme de Domingo Mandrafina et à la qualité de sa mise en couleur (directe à l’aquarelle !).
Graphiquement un bel album qui n’est pas sans rappeler l’univers du cultissime « Cabaret » de Bob Fosse.
A lire !