Résumé: Ethan Fargo traîne son dégoût de la vie dans les rues de Brooklyn. Son seul centre d'intérêt : les comédies musicales. Une bien innocente passion qui le mènera pourtant aux portes de l'enfer. Pris dans un hold-up minable dans son vidéo club de quartier, il se retrouve en possession d'une vidéo explosive : un snuff movie, où tuer n'est qu'un jeu et l'horreur un spectacle. Dès lors, sa vie bascule...
E
than Fargo ne porte pas sur lui la joie de vivre, loin s’en faut. Son unique passion est de mater des vieilles comédies musicales dans son appartement délabré, niché au cœur de Brooklyn. Quand il décide de se rendre au vidéoclub du quartier pour y trouver la perle rare, son existence est sur le point de basculer dans l’horreur. Pris au beau milieu d’un braquage qui tourne mal, il parvient à garder la vie sauve mais se trouve (par hasard ?) en possession d’une vidéo explosive : un snuff movie. Halluciné par les images chocs qu’il y découvre, il n’a qu’une idée en tête, se débarrasser de la cassette encombrante. Trop tard, les propriétaires de l’objet en question sont déjà à ses trousses tandis qu’un mystérieux révérend, féru de paroles liturgiques, semble lui servir d’ange gardien.
Le duo, déjà aux commandes de Commando Torquemada, récidive dans un registre sensiblement similaire. Le loufoque côtoie allègrement le dégoût pour un mélange qui peut parfois laisser pantois. Les idées, souvent drôles, fusent à chaque page, et le résultat, bien qu’un peu brouillon, est dans l’ensemble plutôt jubilatoire. La réussite provient également du choix des personnages, de l’antihéros par excellence, pris dans la tourmente d’événements qu’il ne maîtrise pas, à l’étrange religieux, mélange de Preacher pour son aptitude à manier les gros calibres et de Novembre (Théodore Poussin) pour son physique et son don d’ubiquité. Le dessin donne à l’ensemble une sensation de mouvement perpétuel, grâce à un trait très nerveux, comme s’il était réalisé au scalpel. Le choix des couleurs, quelques fois très flashies, dénotent avec la gravité de l’histoire.
Malgré une impression de désordre pas toujours organisé et de fourre-tout permanent, le premier tome de Snuff est très prometteur, ne serait-ce que pour l’association bouillonnante entre le polar noir et l’absurdité d’un récit pas du tout catholique.
La preview
Les avis
Erik67
Le 22/11/2020 à 11:13:31
Je trouvais cette bd pas trop mal avec un style tout à fait original. Il faut dire que le héros Ethan Fargo a des tendances plutôt suicidaires et qu'il n'aime ni le golf, ni les oiseaux. On le comprend !
Le début de la lecture a été plutôt difficile, le temps de s'habituer à ce graphisme tortueux où les personnages ne se ressemblent pas. Les répliques sont également fort cyniques mais savoureuses. Petit à petit, je suis arrivé à aimer le personnage principal en lui reconnaissant un côté attachant dans sa désinvolture et son côté désabusé et ses joutes verbales mordantes.
Il est dommage que cette série soit abandonnée au bout de deux tomes car elle avait du potentiel. Maintenant, c'est clair que c'était aux antipodes du commercial et du politiquement correct. A vouloir se démarquer des productions classiques, on prend des risques dont celui de ne pas rencontrer le public. Dure loi que celle de la consommation !
minot
Le 11/03/2016 à 16:01:39
Un polar "tarantinesque" qui mélange les genres, entre scènes bien trash et passages comiques. C'est assez déroutant mais c'est très plaisant, d'autant que le dessin, dans un style particulier, est très accrocheur. Pour les amateurs d'humour noir et de polars poisseux.
macluvboat
Le 17/01/2011 à 22:18:04
Sur le thème des snuffs movie, l'auteur crée un environnement de polars noirs façon Pulp Fiction (le fameux révérend Ismaël nous fais penser à Samuel L. Jackson avec ses tirades et ses flingues).
De bonnes scénes, une histoire un peu décousue mais bon, il faut attendre et voir...