Résumé: L'histoire vraie de l'auteur, à la fin de la guerre en ex-Yougoslavie. L'équipe de Frano a créé la surprise en atteignant la finale du championnat junio de basket. Ce match contre le favori est le féroce révélateur de la souffrance de Frano, atteint d'un terrible manque de confiance en lui, mais aussi de l'entraîneur, encore assailli par ses souvenirs de guerre. Au fil d'une partie au score serré, le parallèle entre la guerre et le sport s'ébauche : histoire d'un dépassement de soi et de l'oubli de son corps, d'une vraie solidarité, jusqu'au dénouement qui, bien sûr, n'est ni noir ni blanc, ni gai ni triste. Une grande et véridique histoire, une humble leçon de vie et de pacifisme.
J'ai été d'abord très circonspect à lire un one shot qui met en perspective un match de basket lors d'une finale avec la guerre qui fit éclater la Yougoslavie en 1991. L'idée même d'associer le sport avec la guerre me faisait peur pour le genre humain. Le sport est bien ce qui rassemble les peuples au lien d'exacerber leur nationalisme ?...
Puis, petit à petit, j'ai compris qu'il s'agissait du mélange de deux souvenirs provenant d'une part de l'auteur lorsqu'il était plus jeune et qui s'adonnait à ce sport ainsi que ceux de son entraîneur, un vétéran de Vukovar. J'ai été assez frappé par le fait que la compétition sportive pouvait s'apparenter d'une certaine manière à une forme de bataille en utilisant par exemple un vocabulaire assez proche (vise bien !).
En tout cas, c'est très bien analysé et démontré par un exercice de style assez convaincant de la part de l'auteur. Nous avons là un ouvrage émotionnellement fort à la structure intelligente.